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Le Qatar ambitionne d’être à la phase finale du Mondial 2018


Majed Mohammed, à droite, d'El-Jaish du Qatar dans un duel aérien avec Nasser AlShamrani d'Al-Shabab de l'Arabie saoudite lors de leur match de football de la Champions League AFC au Stade Al-Rayyan à Doha, au Qatar, 24 avril 2013.
Majed Mohammed, à droite, d'El-Jaish du Qatar dans un duel aérien avec Nasser AlShamrani d'Al-Shabab de l'Arabie saoudite lors de leur match de football de la Champions League AFC au Stade Al-Rayyan à Doha, au Qatar, 24 avril 2013.

Et si le Qatar y arrivait? L'Emirat, qui n'a jamais décroché une place en Coupe du monde, entame jeudi ses qualifications pour le Mondial-2018 face à l'Iran avec cette ambition désormais réaliste, tout en se préparant à accueillir un Mondial-2022 plombé depuis longtemps par les polémiques.

Après avoir atteint le troisième et dernier tour de qualification de la zone Asie, le Qatar va désormais se mesurer aux cadors de la Confédération asiatique de football (AFC). Ses adversaires sont la Chine, l'Ouzbékistan, la Syrie et surtout les deux poids lourds que sont l'Iran et la Corée du Sud.

Seuls les deux premiers du groupe se qualifient directement, tandis que le troisième devra d'abord passer un barrage face à une autre nation du continent asiatique. Avant un autre duel face à un pays d'Amérique du Nord ou centrale, dont le vainqueur ira lui aussi en Russie.

La tâche s'annonce donc ardue mais pas impossible d'après un fin connaisseur du foot international désormais établi dans l'émirat. "Le Qatar, pendant les qualifications, c'était la meilleure équipe. Ils n'ont perdu qu'une seule fois. Le Qatar a un nouvel entraîneur, une nouvelle équipe et des joueurs qui savent s'adapter", analyse Bora Milutinovic, entraîneur-bourlingueur qui a coaché cinq nations dans cinq mondiaux différents.

"Au minimum, ils devraient être troisièmes. Le Qatar doit saisir l'opportunité", ajoute l'observateur avisé.

Pendant ce temps-là, sur le plan de l'organisation, les travaux se poursuivent pour l'échéance suivante, celle de 2022. Avant la fin de l'année, la Fifa doit prendre une décision sur le nombre de stades nécessaires. Il devrait y en avoir huit.

Budget en déficit

Depuis plusieurs années, le Qatar fait face à une polémique sur les conditions de travail dans ces gigantesques chantiers. Aux accusations répétées de non-respect des travailleurs de la part de syndicats ou d'associations de défense des droits de l'Homme s'est rajoutée une enquête concernant des soupçons de corruption dans l'attribution de ce Mondial.

Et pour ne rien arranger, la chute des prix du pétrole a plombé récemment le budget de l'émirat. Mais malgré cela, le Qatar reste dans les temps pour accueillir le plus grand évènement footballistique de la planète.

Sur les huit stades (dont sept se situent à Doha, la capitale, ou dans sa banlieue), six sont en cours de construction. Le Khalifa Stadium devrait être terminé avant la fin de l'année, soit six ans avant le début de la Coupe du monde.

Ce même stade doit également accueillir les Championnats du monde d'athlétisme de 2019. Les travaux de construction des stades devraient tous être terminés d'ici 2020, ont assuré les organisateurs.

Hassan al-Thawadi, le secrétaire général du Comité d'organisation du Mondial, a estimé le coût des constructions des stades à 10 milliards de dollars (9 milliards d'euros).

L'émirat prévoit également de dépenser 200 millions de dollars (180 millions d'euros) en infrastructures: un métro pour transporter les supporteurs aux stades, des travaux sur les routes et un nouveau port.

Si la route parait dégagée, elle ne s'annonce pas sans soubresauts. Le Qatar devrait présenter un budget déficitaire sur l'année 2016, pour la première fois depuis 15 ans. A moins que le cours du pétrole ne reparte à la hausse, il devrait en être de même en 2017 et en 2018.

Mi-décembre, le Qatar doit également annoncer la fin du système de "kafala", une disposition très critiquée dans son droit du travail. Ce système impose une limitation dans le droit de mouvement des travailleurs qui ne peuvent changer de travail ni voyager.

Le "kafala" est souvent assimilé par les associations de défense des droits de l'Homme à une forme d'esclavage moderne. D'après certaines d'entre elles, 1.200 travailleurs sont déjà morts sur les chantiers des stades, ce que démentent avec véhémence les autorités.

Avec AFP

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