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Le putsch a "échoué" au Soudan, estime le N.2 du pouvoir militaire


Mohamed Hamdan Daglo dit "Hemedti", le numéro 2 du pouvoir militaire au Soudan.
Mohamed Hamdan Daglo dit "Hemedti", le numéro 2 du pouvoir militaire au Soudan.

Le numéro deux du pouvoir militaire au Soudan, Mohamed Hamdan Daglo dit "Hemedti", a estimé lundi soir que le putsch d'octobre avait "échoué", laissant entendre qu'il interviendrait si "le Soudan se dirige vers le gouffre".

"Nous avons échoué à amener le changement", affirme ainsi le patron des très redoutés paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) en tenue de général dans un entretien diffusé lundi soir par la BBC en arabe.

Les manifestations se poursuivent au Soudan
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"Et la situation ne fait qu'empirer, bien sûr qu'il y a des points positifs, mais il y a aussi des points négatifs", poursuit-il, citant notamment l'arrêt de l'aide internationale – deux milliards de dollars annuels – et les manifestants tués – au moins 116 abattus par les forces de sécurité depuis le putsch, selon des médecins pro-démocratie.

Interrogé sur une possible candidature lors des élections générales que promet le nouveau pouvoir dirigé par le chef de l'armée le général Abdel Fattah al-Burhane en juillet 2023, le général Daglo a refusé de dire à l'instar du général Burhane qu'il ne se présenterait pas.

"Je n'ai pas pour ambition de me présenter (...) mais si on voit que le Soudan se dirige vers le gouffre, on sera là, on fait partie du peuple soudanais", dit-il, alors que les experts pointent souvent du doigt la compétition entre l'armée et les paramilitaires et surtout entre leurs chefs respectifs au sein même du pouvoir militaire.

Composées de miliciens Janjawids accusés d'atrocités lors de la longue et meurtrière guerre au Darfour (ouest), les FSR ont été accusées d'être aussi impliquées dans la répression de la révolte de 2019 qui mis fin à 30 ans de dictature militaro-islamiste d'Omar el-Béchir et lança une transition menée main dans la main par civils et militaires.

Mais depuis que les généraux ont brutalement limogé à l'aube le 25 octobre 2021 leurs partenaires civils, le Soudan, déjà l'un des pays les plus pauvres au monde, ne cesse de s'enfoncer dans le marasme politique et économique.

La valeur de la livre soudanaise a été divisée par huit depuis la chute de Béchir, le Soudan est de nouveau au ban des nations après avoir entr'aperçu une levée des sanctions américaines, l'inflation caracole à 200% et selon le Programme alimentaire mondial (PAM) le prix du panier alimentaire moyen a augmenté de 57,8% depuis le début de l'année.

Début juillet, le général Burhane a dit s'engager à s'effacer devant un gouvernement civil, sans convaincre les manifestants qui continuent à crier "A bas Burhane" par milliers. Les partis politiques, eux, restent divisés face à l'attitude à adopter vis-à-vis de l'armée, aux commandes du Soudan quasiment toujours depuis l'indépendance.

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