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Le président burkinabè exhorte l'armée à "se conformer aux règles de l'Etat de droit"


Des soldats burkinabè marchent dans une rue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 17 janvier 2016.
Des soldats burkinabè marchent dans une rue à Ouagadougou, Burkina Faso, le 17 janvier 2016.

Roch Marc Christian Kaboré a appelé son armée à "se conformer aux règles de l'Etat de droit" et à se débarrasser "des réflexes de l'Etat d'exception" quelques jours après l'annonce d'une présumée tentative de putsch déjoué dans un pays qui a connu de nombreux coups d'Etat et mutineries.

"La démocratie a besoin d'une armée forte et républicaine; une armée qui se conforme aux règles et aux exigences de l'Etat de droit et qui est débarrassée des réflexes de l'Etat d'exception", a déclaré M. Kaboré.

Le chef de l'Etat du Burkina Faso s'adressait dans un discours solennel à des militaires réunis Place de la révolution de Ouagadougou pour la célébration du 56è anniversaire des Forces armées nationales (FAN).

"Il importe que l'institution (l'armée) et au même titre le militaire, observent à tous égards une attitude de neutralité, entendue comme leur non-immixtion dans la sphère politique et partisane", a insisté le chef de l'Etat.

"L'Armée doit être au service du pouvoir politique qui, dans toute démocratie, tire sa légitimité de l'onction populaire", a-t-il indiqué.

Le ministre de l'Intérieur, Simon Compaoré, a révélé la semaine dernière qu'une trentaine de militaires, "essentiellement" des membres de l'ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l'ancienne garde prétorienne du président déchu Blaise Compaoré, projetait un coup.

Depuis son indépendance en 1960, le pays a connu huit coups d'Etat réussis. Sur les neuf chefs d'Etat qui se sont succédé à sa tête, seulement trois sont des civils, tous les autres étant des officiers putschistes.

"Il doit être clair pour tous que l'Armée doit se mettre exclusivement au service des institutions de la République, si elle veut garder sa fierté, son unité, sa cohésion et sa discipline qui font sa force", a plaidé M. Kaboré, chef suprême des armées, qui a choisi de garder le portefeuille de la Défense.

Le chef de l'Etat burkinabè a aussi souligné que "la menace terroriste est "permanente" depuis janvier au Burkina Faso et invité les forces de défense et de sécurité à "agir en anticipation et en réaction afin d'assurer un niveau de sécurité maximale à la population".

Le Burkina Faso a été visé le 15 janvier par un attentat islamiste qui a fait 30 morts, majoritairement des étrangers, dans le centre de Ouagadougou et des attaques ont lieu régulièrement près de ses frontières.

"C'est devenu une nécessité absolue pour notre armée (...) de disposer de matériel et d'équipement adéquats pour être à la hauteur des défis sécuritaires", a dit le chef de l'Etat assurant que "tout sera fait pour permettre à nos forces armées de garantir la sécurité (...) et assurer la défense de l'intégrité du territoire".

Constituée de quelques 12.000 hommes, l'armée burkinabè est en pleine restructuration après avoir subi les soubresauts consécutifs à la chute du président Compaoré, chassé après 27 ans au pouvoir en octobre 2014.

Avec AFP

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