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Le Premier ministre du Lesotho confirme officiellement sa démission


Le Premier ministre du Lesotho, Thomas Thabane, à State House à Maseru, Lesotho, le 27 février 2015.
Le Premier ministre du Lesotho, Thomas Thabane, à State House à Maseru, Lesotho, le 27 février 2015.

Le Premier ministre du Lesotho Thomas Thabane a officiellement présenté mardi sa démission, qui met un terme à la crise politique suscitée par sa mise en cause dans l'assassinat de son ex-épouse en 2017.

"Je me présente aujourd'hui devant vous pour vous annoncer que le travail dont vous m'avez chargé n'est peut-être pas achevé mais que le temps est arrivé pour moi de me retirer du théâtre des opérations, de quitter la vie publique et mes fonctions", a déclaré M. Thabane lors d'un discours télévisé.

Le chef du gouvernement avait annoncé lundi son départ à la retraite lors d'une brève intervention devant la presse.

Au pouvoir depuis 2017, M. Thabane, 80 ans, doit être remplacé à la tête du gouvernement par l'actuel ministre des Finances Moeketsi Majoro.

Le chef du gouvernement est sur la sellette depuis que la justice l'a soupçonné, au début de l'année, d'avoir participé à l'assassinat de son ex-femme, Lipolelo Thabane, quelques jours avant de prendre ses fonctions.

Son propre parti, la Convention de tous les Basoto (ABC), et sa coalition gouvernementale, le pressent depuis de démissionner mais l'octogénaire s'est accroché bec et ongles à son poste. Il ne s'était engagé à quitter ses fonctions que "d'ici à la fin juillet", en raison de son âge.

Le mois dernier, Thomas Thabane n'a pas hésité à faire descendre l'armée dans les rues de la capitale Maseru pour, a-t-il justifié, pour "restaurer l'ordre" face à ses ennemis politiques, qualifiés de factieux.

Sur médiation sud-africaine, la coalition gouvernementale s'est alors engagée à permettre une sortie "digne" du Premier ministre. Mais celui-ci s'est à plusieurs reprises refusé à fixer la moindre date pour son départ.

- 'Il faut une fin à tout' -

Il a fallu que sa coalition lui retire son soutien, il y a une semaine, et annonce que le Parlement se réunirait le 22 mai pour approuver la nomination d'un successeur pour que Thomas Thabane finisse par rendre les armes.

"Quand j'ai dit en janvier que je partirai de moi-même d'ici au 31 juillet, je l'ai fait en toute sincérité et avec la conviction qu'il faut une fin à tout (...) qu'il y a un temps pour planter et un temps pour récolter", a-t-il déclaré mardi lors de son discours.

"Mais à cause des divisions politiques qui affectent notre société, certains ont utilisé mon annonce pour en tirer des gains politiques et d'autres pour creuser encore ces divisions", a regretté l'octogénaire.

Son successeur devrait prêter serment dès mardi.

M. Thabane reste sous la menace de la justice de son pays, qui a déjà inculpé sa nouvelle épouse, Maesaiah Thabane, 43 ans, pour le meurtre de sa première femme.

Lors d'un entretien accordé la semaine dernière à l'AFP, il a nié avoir négocié toute impunité avec son parti ou la justice et répété qu'il n'avait aucun lien avec le meurtre.

"Je n'ai tué personne, certainement pas ma femme", s'était indigné Thomas Thabane. "C'est vrai, nous avions eu une dispute (...) quand c'est arrivé mais je ne sais rien de ce qui s'est passé. Ce (le meurtre) n'est pour moi qu'une source de grande peine et d'immense embarras".

"Tout ce que je souhaite, c'est toucher ma retraite et qu'on me laisse tranquille", avait-il assuré, "tout le reste, c'est n'importe quoi".

Enclavé au milieu de l'Afrique du Sud, le Lesotho a connu depuis son indépendance en 1966 une histoire politique instable, rythmée de coups d'Etat militaires.

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