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Le Pakistan appelle à un dégel des avoirs afghans, avant des discussions à l'ONU


Des dizaines de femmes veuves de la guerre en Afghanistan cousent des uniformes militaires ans une usine de Kaboul, le 8 février 2021. (Photo AFP/ WAKIL KOHSAR)
Des dizaines de femmes veuves de la guerre en Afghanistan cousent des uniformes militaires ans une usine de Kaboul, le 8 février 2021. (Photo AFP/ WAKIL KOHSAR)

Le Pakistan a appelé lundi les grandes puissances à débloquer les milliards de dollars d'avoirs afghans gelés après la prise du pouvoir par les talibans, mais Islamabad ne s'attend pas à une reconnaissance prochaine du nouveau gouvernement.

La plus grande urgence est d'éviter un effondrement encore plus grand de l'économie afghane, a averti le ministre pakistanais des Affaires étrangères Shah Mahmood Qureshi en amont de discussions sur l'Afghanistan lors de l'assemblée générale des Nations unies.

"D'un côté, on lève de nouveaux fonds pour éviter une crise et, d'un autre côté, l'argent qui est le leur, qui leur appartient, ils ne peuvent pas l'utiliser", a expliqué M. Qureshi à des journalistes.

"Je pense que le gel des avoirs n'arrange pas la situation. Je demande instamment aux pouvoirs en place de revoir cette politique et de réfléchir à un dégel", a-t-il déclaré.

Les Etats-Unis ont gelé 9,5 milliards de dollars (8 milliards d'euros) de la Banque centrale afghane et les prêteurs internationaux évitent l'Afghanistan, inquiets de fournir des liquidités pouvant être utilisées par les talibans.

Le Pakistan a été le principal soutien du régime taliban entre 1996 et 2000 et a longtemps été accusé par les Etats-Unis d'alimenter, via ses services de renseignement, les rebelles islamistes pendant la guerre de 20 ans contre les forces de l'OTAN et du gouvernement soutenu par les occidentaux.

Tout en appelant au dialogue avec les talibans, M. Qureshi semble partager avec la diplomatie américaine l'idée qu'il est prématuré d'établir des relations officielles avec le nouveau régime.

"Je pense que personne n'est pressé de reconnaître (le gouvernement) à ce stade et les talibans devraient garder un oeil dessus", a estimé M. Qureshi.

Si les nouveaux maîtres de Kaboul veulent la reconnaissance, "ils doivent être plus sensibles et plus réceptifs à l'opinion internationale", a-t-il ajouté.

M. Qureshi espère que les talibans seront plus ouverts après avoir formé un gouvernement intérimaire comprenant des personnalités placées sur la liste noire des Nations unies pour terrorisme.

Le chef de la diplomatie pakistanaise voit du "positif" chez les talibans, comme la déclaration d'amnistie et la volonté d'inclure des groupes ethniques autres que les Pachtounes dominants.

"Il y a des tendances à encourager", a souligné M. Qureshi.

Des activistes et des témoins assurent que la réalité sur le terrain est différentes des promesses des talibans, les femmes et les filles étant privées d'emploi et d'éducation malgré les annonces officielles du nouveau régime.

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