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Le Nigeria dément tout enlèvement de Boko Haram à Damasak


Un soldat nigérian dans Damasak, 20 mars 2015
Un soldat nigérian dans Damasak, 20 mars 2015

Mercredi des informations de l'agence Reuters ont fait état d'un grand nombre d'enfants enlevés dans le nord-est, où le groupe est combattu par une opération militaire régionale.

"Il n'y a pas eu de nouvel enlèvement à Damasak" une ville récemment reprise aux islamistes par les militaires nigériens et tchadiens, a déclaré à l'AFP le porte-parole du gouvernement pour les questions de sécurité, Mike Omeri.

Selon plusieurs médias internationaux, Boko Haram, qui s'était emparé de cette ville plus tôt cette année, a quitté les lieux, fuyant l'arrivé des troupes étrangères, emmenant en otages plusieurs centaines d'enfants.
Ces informations contradictoires mettent en lumière les difficultés pour couvrir l'insurrection islamiste dans cette région coupée du reste du pays en raison des mauvaises connexions téléphoniques et des difficultés de transports pour s'y rendre.

Les autorités d'Abuja, les responsables militaires et les témoins donnent souvent des informations totalement contradictoires.
Le groupe islamiste a réalisé plusieurs enlèvements de masse dans le nord-est, dont celui de plus de 200 lycéennes de Chibok, qui a suscité l'indignation du monde entier, en avril dernier.

Les détails sur ce kidnapping ont été passés sous silence par l'armée pendant plusieurs jours, les autorités ayant été jusqu'à nier les informations transmises par les familles des victimes.

Boko Haram avait finalement publié une vidéo pour revendiquer cet enlèvement, dans laquelle un certain nombre des otages avaient pu être identifiées par leurs proches.

M. Omeri a reconnu que l'enrôlement de force de jeunes garçons destinés à être endoctrinés et enrôlés fait partie des tactiques du groupe islamiste.
Plusieurs autres sources ont également confirmé à l'AFP qu'il était possible, voire probable, que des jeunes ont été enlevés par les islamistes afin d'être enrôlés de force ou réduits en esclavage dans le cas des jeunes filles, au moment où le Nigeria, aidé par une force régionale, Tchad en tête, a réussi à reprendre le contrôle de plusieurs dizaines de villes.

Mais ces sources démentent aussi l'enlèvement de masse de plusieurs centaines d'enfants à Damasak.

C'est dans cette ville que l'armée tchadienne a déclaré la semaine dernière avoir découvert un charnier où gisait une centaine de corps, dont certains décapités.

Maina Lawan, sénateur de cette région, a déclaré à l'AFP: "Il est très peu probable que Boko Haram ait enlevé un aussi grand nombre de gens à Damasak, parce que (les habitants) sont très nombreux à avoir fui quand Boko Haram a pris la ville il y a des mois".

Une source sécuritaire à Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno, a quant à elle estimé qu'il n'y avait "pas un iota de vérité" dans ces affirmations de kidnapping de masse.

Avec AFP

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