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Le dirigeant séparatiste pro-Biafra Nnamdi Kanu arrêté et "ramené au Nigeria"


Le leader du mouvement des peuples autochtones du Biafra (IPOB), Nnamdi Kanu, quitte sa maison à Umuahia, dans le sud-est du Nigeria, le 26 mai 2017.
Le leader du mouvement des peuples autochtones du Biafra (IPOB), Nnamdi Kanu, quitte sa maison à Umuahia, dans le sud-est du Nigeria, le 26 mai 2017.

Nnamdi Kanu, le chef d'un groupe qui veut un État séparatiste dans l'est du Nigeria, a été arrêté dimanche avec l'aide d'Interpol selon le procureur général du Nigeria. Son mouvement Ipob, le Peuple indigène du Biafra, a été qualifié d'organisation terroriste par les autorités nigérianes.

Il a été détenu en 2015 pour trahison, mais a ensuite fui le pays en 2017 alors qu'il était en liberté sous caution. Depuis lors, il a été aperçu en Israël et a continué à rallier ses partisans au Nigeria pour qu'ils emploient la violence pour parvenir à la sécession.

Il avait disparu en octobre 2017 après un raid de l'armée à son domicile. Il était réapparu douze mois plus tard à Jérusalem, puis en janvier 2019 en Grande-Bretagne mais aucune information n'a été communiquée sur le lieu de sa dernière arrestation.

"Le chef de l'Ipob (Mouvement indépendantiste pour les peuples indigènes du Biafra) a été arrêté le 27 juin" en collaboration avec des services de sécurité dont la nationalité n'a pas été dévoilée, a déclaré Abubakar Malami, ministre de la Justice et procureur du Nigeria lors d'une conférence de presse.

Nnamdi Kanu "sera jugé pour onze chefs d'accusation dont terrorisme", a souligné M. Malami. "Il est accusé d'avoir engagé des activités subversives, notamment des incitations à la violence contre l'Etat nigérian et ses insititutions à travers des messages diffusés à la télévision, à la radio et sur les réseaux sociaux", a ajouté le ministre nigérian de la Justice.

Que signifie l’arrestation du chef du mouvement séparatiste? Pour cet ancien directeur des services de renseignements du Nigeria, Mike Ejiofor, "cette arrestation est un acquis majeur. Personne n’est contre la lutte de Nnamdi Kanu pour le Biaffra, mais cela doit être menée d’une manière légale, pas dans la criminalité. A cause de ces agitations plusieurs innocents ont trouvé la mort".

Le Congrès mondial des Igbo (WIC) appelle les autorités nigérianes à assurer la sécurité du leader autoproclamé des peuples autochtones du Biafra. Selon Ladi Thompson, expert en sécurité réagit à l’arrestation de N’namdi Kanu, "le gouvernement fédéral doit comprendre que mettre la pression sur Nnamdi Kanu fait partie de tout ce débat".

Le président Muhammadu Buhari a promis d'écraser le mouvement de Ipob. Le mois dernier, il a tweeté sur les problèmes de sécurité dans le sud-est du Nigeria menaçant ceux qui se conduisent mal. Le tweet a été supprimé par Twitter pour avoir enfreint ses règles.

Le président du groupe des nigérians préoccupés, une organisation de la société civile a une autre vision sur le cas de N’namdi Kanu.

Deji Adeyanju affirme que le leader de IPOB n’est en réalité le problème du Nigeria présentement: "le gouvernement nigérian semble être en train de célébrer, se comporter comme si N’namdi Kanu était un grand terroriste qu’ils ont capturé. Sous ce régime prêt de 20.000 personnes ont été massacrées par les éleveurs peulhs dans tout le pays. Leurs leaders accordent des interviews sur les chaines de télévision".

Mardi, Nnamdi Kanu a été présenté devant la justice, qui a autorisé son incarcération et affirmé que son procès se tiendra en juillet.

Interrogé par l'AFP, le porte-parole de l'Ipob, Emma Powerful, n'a pas réagi à l'annonce de cette nouvelle arrestation qui survient après des mois de troubles dans le sud-est du Nigeria et la création du mouvement para-militaire de l'ESN (Eastern Security Network, Reseau Sécuritaire de l'Est).

La région aux velléités indépendantistes connaît de nouvelles flambées de violence et au moins 127 policiers ou membres des forces de sécurité ont été tués et une vingtaine de postes de police et des bureaux de la commission électorale ont été pris d'assaut depuis le début de l'année, selon un décompte des médias locaux.

En mai 1967, des généraux igbo en rébellion avaient proclamé l'indépendance de la "République du Biafra", déclenchant une guerre civile d'une rare atrocité et une terrible famine, qui a fait plus d'un million de morts, essentiellement de l'ethnie igbo.

Avec AFP

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