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La Turquie maintient l'assignation à résidence d'un pasteur américain


Un policier turque se tient devant la résidence du pasteur Andrew Brunson, le 25 juillet 2018.
Un policier turque se tient devant la résidence du pasteur Andrew Brunson, le 25 juillet 2018.

Un tribunal turc a refusé mardi de lever l'assignation à résidence d'un pasteur américain accusé de "terrorisme" et d'"espionnage" dans une affaire qui a fortement tendu les relations entre Ankara et Washington, selon l'agence de presse étatique Anadolu.

L'avocat du pasteur Andrew Brunson avait demandé lundi à ce que celui-ci soit libéré et que son interdiction de quitter le territoire soit également levée. Mais un tribunal d'Izmir (ouest) a rejeté ces requêtes mardi, selon Anadolu.

Le pasteur américain a été placé en résidence surveillée mercredi dernier après avoir passé plus d'un an et demi en détention préventive.

Andrew Brunson a été arrêté en octobre 2016 dans le cadre des purges lancées par Ankara dans la foulée du putsch manqué de juillet de la même année.

Il est accusé par les autorités turques d'avoir agi pour le compte du réseau du prédicateur Fethullah Gülen auquel Ankara impute, malgré les dénégations de ce dernier, le putsch manqué, mais aussi pour celui du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, rebelles kurdes).

Ces deux organisations sont considérées comme "terroristes" par les autorités turques.

Le pasteur Brunson, qui réside en Turquie depuis une vingtaine d'années et dirigeait avant son arrestation une petite église protestante à Izmir, nie en bloc les accusations.

Cette affaire a contribué à tendre les relations entre Ankara et Washington, le président américain Donald Trump ayant appelé plusieurs fois à sa libération.

La tension est montée d'un cran la semaine dernière lorsque M. Trump et son vice-président Mike Pence ont mis en garde la Turquie contre de "lourdes sanctions" si le pasteur n'était pas remis en liberté.

>> Lire aussi : L'avocat du pasteur américain retenu en Turquie demande sa libération

Mais son homologue turc Recep Tayyip Erdogan a répliqué en affirmant qu'il ne pourrait pas "obliger la Turquie à reculer avec des sanctions".

Les menaces américaines sont "absolument inacceptables", a déclaré mardi le porte-parole de la présidence turque, Ibrahim Kalin, ajoutant que si les Etats-Unis mettaient à exécution leurs menaces de sanctions, Ankara "prendrait des mesures de représailles".

M. Kalin, qui n'a pas élaboré sur ce point, a toutefois souligné que les tensions actuelles entre les deux pays ne devraient pas affecter les patrouilles menées en parallèle par des militaires turcs et américains dans la ville de Minbej, dans le nord de la Syrie.

La Turquie et les Etats-Unis connaissent de nombreux sujets de dissension, Ankara reprochant notamment à Washington son soutien à une milice kurde syrienne et le refus de la justice américaine d'extrader Fethullah Gülen, qui réside en Pennsylvanie.

Par ailleurs, l'incarcération par la Turquie de deux employés locaux des missions américaines et le placement en résidence surveillée d'un troisième ont contribué à tendre les rapports bilatéraux.

Avec AFP

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