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La tension monte entre Ryad et Téhéran


L'ayatollah Ali Khamenei à Téhéran le 14 septembre 2007. (Reuters/Morteza)
L'ayatollah Ali Khamenei à Téhéran le 14 septembre 2007. (Reuters/Morteza)

La guerre des mots entre l'Iran et l'Arabie saoudite atteint son comble avec des accusations réciproques à l’approche du pèlerinage à la Mecque dont les Iraniens ont été exclus cette année.

La dernière attaque en date est venue mercredi du guide suprême iranien Ali Khamenei qui, dans des propos d'une virulence sans précédent, a qualifié la famille royale saoudienne de "maudite et maléfique" qui "ne mérite pas de gérer les lieux saints" de l'islam.

La crise entre les deux puissances régionales s'est exacerbée avec leur incapacité de trouver un accord sur la participation des Iraniens au pèlerinage qui commence samedi en Arabie saoudite, un an après le choc provoqué par la mort d'environ 2.300 pèlerins dont plus de 450 Iraniens dans une bousculade au hajj.

Téhéran a accusé en mai Ryad de sabotage et le royaume saoudien a jugé inacceptables les exigences iraniennes pour la participation de leurs ressortissants au pèlerinage.

Au-delà de la dispute sur le hajj, l'Iran chiite et l'Arabie saoudite sunnite sont depuis des années engagés dans des luttes d'influence par procuration, notamment dans les conflits au Yémen et en Syrie, et s'opposent sur toutes les crises régionales.

Leurs relations diplomatiques sont rompues depuis janvier à l'initiative de Ryad après l'attaque de son ambassade à Téhéran par des manifestants protestant contre l'exécution en Arabie d'un dignitaire religieux chiite.

-'Fanatisme' -

Mercredi, l'ayatollah Khamenei a lancé que si les dirigeants saoudiens n'étaient pas "responsables" du drame, ils devraient autoriser une "commission d'enquête internationale."

Il a en outre fustigé la politique de l'Arabie saoudite au Moyen-Orient. "Le régime effronté saoudien verse le sang des musulmans au Yémen, en Syrie, en Irak et à Bahreïn (...)".

Ce sera la première fois depuis presque trois décennies que les Iraniens ne participeront pas au hajj.

Mardi, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif a, lui, accusé les autorités de Ryad de "fanatisme" en réponse au grand mufti saoudien Abdel Aziz ben al-Cheikh, qui avait dit que les Iraniens "ne sont pas des musulmans" et que leur "hostilité envers les musulmans, plus particulièrement envers les sunnites, est ancienne".

-'Guerre froide'-

"Il n'y a aucune ressemblance entre l'islam des Iraniens et de la plupart des musulmans et celui de l'extrémisme fanatique que le haut dignitaire wahhabite et les maîtres saoudiens du terrorisme prêchent", a écrit M. Zarif sur son compte Twitter.

La semaine avait commencé avec une attaque virulente de l'ayatollah Khamenei qui avait appelé lundi à reconsidérer la gestion par Ryad des lieux saints musulmans de la Mecque et Médine.

Dans cette guerre des mots, les attaques ont dépassé le cadre politique avec des accusations réciproques touchant à la religion, corde hautement sensible dans une région marquée par des déchirements confessionnels entre sunnites et chiites.

Avec AFP

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