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La radio de l'opposant Sébastien Ajavon suspendue


Sébastien Ajavon, patron des patrons, à droite, et le président Patrice Talon, tous deux candidats à la dernière présidentielle, s’embrassent pendant la campagne électorale, Cotonou, Benin, 2016. VOA/Ginette Fleure Adandé.
Sébastien Ajavon, patron des patrons, à droite, et le président Patrice Talon, tous deux candidats à la dernière présidentielle, s’embrassent pendant la campagne électorale, Cotonou, Benin, 2016. VOA/Ginette Fleure Adandé.

La radio de l'homme d'affaires et opposant béninois en exil Sébastien Ajavon a été suspendue mercredi, sur les ondes et en ligne, en raison d'une décision de l'autorité béninoise de régulation des médias, a indiqué son rédacteur en chef.

"Nous avons reçu mardi un courrier du président de la Haac (Haute autorité de l'audiovisuel et de la communication), qui nous demande de suspendre nos émissions à partir de minuit jusqu'à nouvel ordre", a expliqué à l'AFP, Saturnin Djossou, rédacteur en chef de la station, Soleil FM.

Mercredi, la radio n'émettait plus sur sa fréquence habituelle. Ses émissions sur son site internet étaient aussi suspendues.

"Notre convention est arrivée à expiration. Nous avons introduit la demande de renouvellement dans le délai requis, mais la demande n'a pas abouti", selon Saturnin Djossou.

Sollicitée, la Haac n'avait pas réagi mercredi en milieu de journée.

Candidat à la présidentielle de 2016, Sébastien Ajavon, qui a fait fortune dans l'agroalimentaire, était arrivé troisième et s'était rallié à l'actuel président, Patrice Talon.

Les relations entre les deux hommes, deux milliardaires qui s'opposent en politique et en affaires, s'étaient vite dégradées.

En octobre 2016, M. Ajavon avait été arrêté après la découverte d'environ 18 kilos de cocaïne pure d'une valeur estimée à 14 millions d'euros dans un conteneur destiné à l'une de ses sociétés. Il avait été relaxé quelques mois plus tard, faute de preuve et "au bénéfice du doute".

Mais un tribunal spécial l'avait ensuite condamné à 20 ans de prison. M. Ajavon vit en exil en France.

La Cour africaine des droits de l'homme et des peuples (CADHP) avait condamné fin novembre le Bénin à payer 60 millions d'euros de "préjudices économiques et moraux" à Sébastien Ajavon, dans cette affaire.

Fin mars 2018, l'opposant a créé son propre parti en vue de la présidentielle de 2020, l'Union sociale libérale (USL).

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