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Crimes/enquêtes

La police londonienne accusée de "corruption" dans une affaire de meurtre

Des policiers se tiennent autour d'une statue lors d'une manifestation contre le confinement à Londres, en Grande-Bretagne, le 20 mars 2021.

Un rapport indépendant publié mardi sur le meurtre non élucidé d'un détective privé tué il y a plus de trente ans à Londres a accusé la police de la capitale britannique de "corruption institutionnelle" dans cette affaire.

Le premier objectif de la police métropolitaine était de "se protéger", en dissimulant ses manquements, et "ce faisant, elle a aggravé la souffrance et le traumatisme de la famille" de Daniel Morgan, a déclaré la présidente de cette enquête indépendante, Nuala O'Loan.

Ce rapport, demandé il y a huit ans par le gouvernement, critique lourdement la police métropolitaine et estime qu'elle doit des excuses à la famille de Daniel Morgan et à la population.

"Dissimuler ou nier des manquements, au nom de l'image publique de l'organisation, est une malhonnêteté de la part de l'organisation pour protéger sa réputation et constitue une forme de corruption institutionnelle", indique le rapport.

Daniel Morgan, un détective privé de 38 ans, a été tué à coups de hache sur le parking d'un pub à Sydenham, dans le sud-est de Londres, le 10 mars 1987. Malgré cinq enquêtes policières et une enquête judiciaire, personne n'a été traduit en justice pour la mort de ce père de deux enfants.

En 2013, Theresa May, alors ministre de l'Intérieur avait annoncé la mise en place d'une enquête indépendante pour examiner l'affaire, dont le rapport a été rendu public mardi.

Sa mission était d'examiner notamment le traitement de l'affaire par la police, le rôle joué par la corruption dans la protection du tueur de M. Morgan et les liens entre les enquêteurs privés, la police et les journalistes liés à l'affaire.

Dans une déclaration communiquée par son avocat, la famille de Daniel Morgan s'est félicitée de la reconnaissance d'"une culture de corruption et de dissimulation dans la police métropolitaine, une corruption institutionnalisée" qui perdure "jusqu'à ce jour", selon elle.

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La Russie "répliquera" si Londres fournit à Kiev certaines munitions, selon Poutine

ARCHIVES - Le président Vladimir Poutine, au stade Luzhniki, Moscou, le 3 mars 2018.

Le président russe Vladimir Poutine a menacé mardi de "répliquer" si Londres fournit à l'Ukraine des munitions contenant de l'uranium appauvri, en réaction à des déclarations en ce sens d'une responsable britannique.

"Aujourd'hui, on a appris que le Royaume-Uni avait annoncé non seulement la livraison de chars à l'Ukraine mais également d'obus contenant de l'uranium appauvri Si cela se produit, la Russie sera contrainte de répliquer", a déclaré M. Poutine. "Il semble que l'Occident ait vraiment décidé de combattre la Russie jusqu'au dernier Ukrainien, non pas en paroles mais en actes", a poursuivi M. Poutine.

"L'Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire", a-t-il ajouté. Pour le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, "la Russie a de quoi répondre". "Nous allons voir ce qu'ils comptent utiliser", a-t-il averti. "Un pas de plus a été franchi" dans l'escalade, a-t-il ajouté.

Lundi soir, la vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie a dit, en réponse à une question écrite posée par une parlementaire britannique, que le Royaume-Uni comptait fournir à l'Ukraine des obus "contenant de l'uranium appauvri".

"Ces munitions sont très efficaces pour détruire les chars et les véhicules blindés modernes", a-t-elle souligné dans sa réponse écrite, expliquant que ces obus étaient destinés à être utilisés avec les chars Challenger que compte également livrer Londres.

L'organisation antinucléaire britannique Campaign for Nuclear Disarmament a condamné la livraison de munitions avec de l'uranium appauvri, estimant dans un communiqué mardi qu'il s'agirait d'un "désastre environnemental et sanitaire supplémentaire pour ceux qui vivent au coeur du conflit".

Les obus à uranium appauvri sont des munitions destinées à percer les blindages, dont l'utilisation est critiquée pour les risques qu'ils comporteraient pour la santé des militaires les utilisant et des populations vivant dans les zones visées. Selon le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), l'uranium appauvri est un "métal lourd, chimiquement et radiologiquement polluant".

Les munitions à l'uranium appauvri avaient été citées comme l'une des causes possibles du "syndrome du Golfe", les problèmes de santé des anciens combattants de la guerre du Golfe en 1991, mais cela n'a pas été scientifiquement prouvé.

Tigré: pour l'ONU, l'accord de paix ne doit pas empêcher d'enquêter sur les crimes

L'Éthiopienne Asafu Alamaya, une aveugle de 80 ans qui a fui le conflit du Tigré, est assise dans son abri de fortune au camp de réfugiés d'Um Raquba dans l'État de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 12 décembre 2020.

L'accord de paix ayant mis fin à deux ans de brutal conflit dans la région éthiopienne du Tigré ne doit pas empêcher d'enquêter sur les crimes de guerre et contre l'humanité, a affirmé mardi la Commission d'enquête de l'ONU.

La signature le 2 novembre 2022 à Pretoria de l'accord de paix mettant fin au conflit entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré en dissidence "est une étape importante", a déclaré le président de ce groupe d'enquêteurs, Mohamed Chande Othman, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

Mais "la nécessité d'enquêter sur les allégations de violations, tant avant que depuis l'accord de paix, reste plus importante que jamais pour instaurer une paix durable dans le plein respect des droits humains", a-t-il souligné.

En septembre dernier, la Commission avait affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit" forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles "ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains depuis que les combats ont éclaté en novembre 2020", a rappelé son président.

La Commission avait par ailleurs également évoqué des crimes contre l'humanité commis par les forces éthiopiennes et érythréennes. Le groupe d'enquêteurs de l'ONU a été établi pour un an le 17 décembre 2021, pour enquêter de manière approfondie et indépendante sur les accusations de violations répétées des droits humains commises en Ethiopie depuis le début du conflit dans le nord du pays en novembre 2020.

Son mandat a été renouvelé en 2022 jusqu'en septembre 2023. Mais certains observateurs, dont Amnesty International, ont affirmé craindre que l'Ethiopie tente d'y mettre un terme prématurément. Il faudrait pour cela que l'Ethiopie rallie assez de pays pour envisager de lancer un projet de résolution en ce sens début avril, lors du vote des résolutions au Conseil des droits de l'Homme.

Les pays ont jusqu'à jeudi pour déposer des projets de résolution. Mardi, l'ambassadeur éthiopien auprès de l'ONU à Genève, Tsegab Kebebew Daka, a souligné les efforts réalisés par son pays dans le cadre de l'accord de paix, notamment en matière de justice transitionnelle et de désarmement, mais n'a pas indiqué si l'Ethiopie voulait s'attaquer au mandat de la Commission.

Il l'a toutefois mise en garde, l'appelant "à faire très attention, d'ici septembre, date à laquelle elle présentera son rapport final, à ne pas répéter le type d'allégations incendiaires et infondées contenues dans son rapport préliminaire, qui risquent de compromettre l'accord de paix".

Corruption au Togo: Bolloré reste mis en examen, des pièces de la procédure annulées

ARCHIVES - Le groupe Bolloré a acquis les droits d'exploitation du port de Lomé au Togo, inauguré le 14 octobre 2014.

La cour d'appel de Paris a annulé mardi une partie des pièces de l'enquête sur l'attribution de la gestion du port de Lomé (Togo) entre 2009 et 2011 mais elle a confirmé la mise en examen pour corruption de l'homme d'affaires français Vincent Bolloré, a-t-on appris de sources concordantes.

Saisie par la défense du milliardaire français qui lui demandait d'annuler cette procédure qui bafouerait sa présomption d'innocence, la chambre de l'instruction a annulé certaines pièces mais a confirmé le rejet d'une demande de placement de M. Bolloré sous le statut intermédiaire de témoin assisté, selon une source judiciaire.

M. Bolloré reste donc mis en examen pour corruption d'agent public étranger. Selon plusieurs sources proches du dossier, les pièces annulées faisaient référence à une tentative avortée de "plaider-coupable" (CRPC) en février 2021.

M. Bolloré et deux autres mis en cause avaient tenté d'éviter un long procès devant le tribunal correctionnel en négociant avec le Parquet national financier cette CRPC qui prévoyait une amende de 375.000 euros, rejetée par le tribunal pour qui la comparution des trois hommes en correctionnelle était "nécessaire".

"C'est une première étape fondamentale pour la défense de Vincent Bolloré, qui entend poursuivre dans cette voie", a commenté son avocate, Me Céline Astolfe. "Si la cour d'appel a fait le choix d'effacer, comme le lui permet la procédure, ce plaider-coupable, le fort écho donné à cette CRPC ne permet pas à Vincent Bolloré d'être jugé de manière équitable", d'après elle.

"La justice sait reconnaître ses erreurs", s'est félicité Me Olivier Baratelli, autre avocat en défense, soulignant qu'elle avait "considéré qu'il y avait une atteinte à la présomption d'innocence de M. Bolloré". "C'est une grande satisfaction de savoir que M. Bolloré va comparaître devant un tribunal indépendant et impartial pour être jugé pour corruption", a salué au contraire Me Jérôme Karsenti, avocat d'Anticor et de Sherpa, parties civiles dans le dossier.

Des juges financiers parisiens, saisis depuis 2013, soupçonnent le groupe Bolloré d'avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG devenue Havas pour décrocher frauduleusement la gestion des ports de Lomé et de Conakry (Guinée), au bénéfice d'une autre de ses filiales, Bolloré Africa Logistics, anciennement appelée SDV.

M. Bolloré, Jean-Philippe Dorent et Gilles Alix, directeur général du groupe Bolloré, sont mis en examen depuis 2018. Ils ont cependant obtenu en 2019 l'annulation de leur mise en examen pour une partie des infractions concernant la Guinée, pour cause de prescription.

A New York, la police se prépare à une éventuelle inculpation de Donald Trump

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Tigré: l'Erythrée nie les accusations américaines "diffamatoires" de crimes

ARCHIVES - Le président érythréen Issaias Afwerki (à dr.) accueille le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed à Asmara, en Erythrée, 8 juillet 2018.

L'Erythrée a qualifié mardi de "diffamatoires" et "sans fondement" les accusations de "crimes de guerre" et de "crimes contre l'humanité" perpétrés selon Washington par son armée durant les deux ans de conflit dans la région éthiopienne du Tigré.

"Les accusations, qui ne sont pas nouvelles, ne s'appuient sur aucune preuve factuelle et incontestable", affirme le ministère érythréen des Affaires étrangères, à propos des allégations formulées la veille par le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken.

Ces accusations "manifestent la poursuite de l'hostilité et de la diabolisation injustifiées dont l'administration américaine continue de faire preuve à l'égard de l'Erythrée depuis 2009 pour promouvoir ses desseins politiques cachés", assure Asmara.

Lundi soir, Antony Blinken a accusé tous les belligérants du conflit au Tigré forces progouvernementales et rebelles d'avoir commis des crimes de guerre, estimant que beaucoup d'entre eux n'étaient pas "dus au hasard" ou "une conséquence indirecte de la guerre" mais "calculés et délibérés".

Mais il a aussi accusé en particulier l'armée fédérale éthiopienne et ses alliées armée érythréenne et forces et milices de la région de l'Amhara de crimes contre l'humanité dont des "meurtres, viols et d'autres formes de violences sexuelles et de persécution" sans mentionner à ce sujet les forces des autorités rebelles du Tigré.

Cette "campagne bon marché de diabolisation vise à faire chanter et intimider l'Erythrée et le gouvernement fédéral éthiopien via des accusations fallacieuses", tout "en renforçant" les autorités rebelles du Tigré pour créer plus de chaos et "susciter des prétextes et conditions pour poursuivre une ingérence et une intervention illicites", poursuit le ministère érythréen.

Le régime érythréen a soutenu militairement le gouvernement fédéral éthiopien du Premier ministre Abiy Ahmed en envoyant au Tigré qui borde sa frontière sud des troupes pour combattre les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF), parti qui gouvernait la région et était entré en dissidence.

Le TPLF, qui a gouverné l'Ethiopie durant près de trois décennies jusqu'à l'arrivée au pouvoir de M. Abiy en 2018, est l'ennemi juré d'Asmara depuis une guerre ayant opposé les deux pays entre 1998 et 2000. La "guerre dévastatrice" au Tigré a été provoquée par le TPLF, dont les "crimes sont trop nombreux pour être rappelés mais ont été délibérément minimisés" par Washington, affirme Asmara.

Le gouvernement érythréen note aussi que les accusations américaines interviennent alors que la politique américaine est "contestée à travers le monde et particulièrement sur le continent africain". Addis Abeba et Asmara ont nié pendant des mois toute implication érythréenne au Tigré. En mars 2021, le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed avait finalement admis la présence militaire érythréenne.

Washington a imposé fin 2021 des sanctions contre le parti au pouvoir en Erythrée et l'armée érythréenne, dont les troupes ont été accusées de multiples exactions tout au long du conflit, Un accord de paix a été signé en novembre 2022 entre le gouvernement éthiopien et les rebelles du Tigré, mais l'Erythrée n'a pas participé aux discussions.

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