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La police ivoirienne disperse une manifestation de producteurs de cacao


Un stockage du cacao au port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 17 janvier 2011.
Un stockage du cacao au port d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, le 17 janvier 2011.

En Côte d'Ivoire, une manifestation de producteurs de café et de cacao a été dispersée à Abidjan à coup de gaz lacrymogène. Une personne a été interpellée par la police.

Plusieurs dizaines de producteurs brandissant des pancartes proclamant "Tout notre cacao va à crédit (il n'est pas payé)", se sont rassemblés au Plateau, quartier administratif et des affaires d'Abidjan pour déplorer "l'immobilisation de plusieurs de tonnes de cacao au port d'Abidjan à la suite du blocage du système d'achat mis en place par les autorités".

Pour un des manifestatants, Nzi Yao Dinard, "le motif de la grève c'est la non-commercialisation du cacao. Il y a bien d'autre choses que nous allons développer après. Actuellement, nous avons nos cacao sur les bras car ils n'ont pas été vendus. Nous somme là pour trouver la solution. Et un site internet est prévu devant la caistab", comprendre la "Caisse de stabilisation et de soutien des prix des productions agricoles" (CSSPPA).

"Depuis le 7 février, nous avons déposé un préavis grève. Plus de 2500 producteurs sont attendus pour la grève, nous venons tous du centre de la Côte d'Ivoire", ajoute-il.

Depuis novembre 2016, les producteurs n'arrivent plus à écouler leurs récoltes. Le prix "bord champ" du kilo de cacao fixé à 1.100F CFA (1,67 euros) par le gouvernement ivoirien "n'est même plus respecté", a déploré le président du syndicat national des producteurs pour le progrès, Moussa Koné.

"Tout est bloqué dans les ports comme en brousse. Donc les paysans sont obligés de brader par défaut d'acheteurs", a-t-il expliqué.

Selon un exportateur qui a requis l'anonymat, tout est parti "du gap de 470 FCFA (0,71 euros) qu'il y a entre le prix du cacao à la Bourse de Londres qui est de 1.380 FCFA (2,10 euros) et le prix de vente à l'exportation imposé par le Conseil (ivoirien) café-cacao qui régule la filière, qui est de 1.850 FCFA (2,80 euros)".

Le cacao est vital pour l'économie ivoirienne. Ce secteur représente 15% du PIB, plus de 50% des recettes d'exportation et, surtout, les deux tiers des emplois directs et indirects, selon la Banque mondiale.

Narita Namasté, correspondante à Abidjan

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