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La justice sud-africaine autorise les candidatures indépendantes aux élections


Le dépouillement des votes commence dans un bureau de vote à Cape Town, Afrique du Sud, le 8 mai 2019.
Le dépouillement des votes commence dans un bureau de vote à Cape Town, Afrique du Sud, le 8 mai 2019.

La Cour constitutionnelle d'Afrique du Sud a chamboulé jeudi les règles de la vie politique du pays en autorisant des candidats indépendants à se présenter aux scrutins nationaux et provinciaux sans être affiliés à un parti politique.

"La loi électorale (actuelle) ... est inconstitutionnelle en ce qu'elle impose aux citoyens adultes d'être élus aux élections nationales et provinciales en tant que membres d'un parti", a estimé le juge Mbuyiseli Madlanga dans son jugement.

Sa décision ordonne au Parlement de réviser les règles électorales dans un délai de deux ans.

Dans son article 3, la loi électorale de 1998 n'autorisait les candidatures au Parlement national et dans ceux des neuf provinces du pays que sous les couleurs d'un parti. Les candidatures personnelles n'étaient possibles qu'aux seules élections municipales.

La plus haute instance judiciaire du pays s'est prononcée sur requête de plusieurs associations, qui arguaient que ces dispositions limitaient leur liberté d'expression politique.

Elle leur a donné raison en jugeant que "forcer les citoyens à exercer leur droit à participer à une élection et à détenir un mandat à travers un parti politique viole" la Constitution.

"Ce jugement (...) va changer la donne", s'est réjoui Mmusi Maimane, l'ancien chef de l'opposition qui a récemment quitté les rangs de son parti, l'Alliance démocratique (DA).

"Il va donner plus de pouvoir au peuple, plus de flexibilité à tous ceux qui veulent servir sans le cinéma de toutes ces vieilles organisations", a-t-il ajouté sur Twitter.

"Les conséquences qui vont découler de la responsabilité directe des élus seront désastreuses pour certains partis", a renchéri un autre transfuge de la DA, l'ex-maire de Johannesburg Herman Mashaba, qui vient de lancer son propre mouvement.

Les Sud-Africains élisaient tous les cinq ans leurs députés nationaux et élus provinciaux lors d'un scrutin proportionnel à un tour de listes présentées par des partis.

Au pouvoir depuis la fin officielle de l'apartheid en 1994, le Congrès national africain (ANC) a remporté les législatives de 2019 en raflant 57,5% des voix, devant la DA (centre droit) avec 20,7% et les Combattants pour la liberté économique (gauche radicale) avec 10,7%.

Ces grands partis "seront les grands perdants si le système de représentation proportionnelle pure est modifié", a fait remarquer l'analyste indépendant Daniel Silke.

L'ANC s'est borné à indiquer jeudi qu'il allait étudier le jugement.

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