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La démolition par Israël d'un village bédouin palestinien temporairement bloquée


Des maisons démolies dans le village bédouin d'Umm al-Hiran, Israel, le 12 mars 2017
Des maisons démolies dans le village bédouin d'Umm al-Hiran, Israel, le 12 mars 2017

La Cour suprême israélienne a temporairement bloqué la démolition par les autorités israéliennes d'un village bédouin palestinien de Cisjordanie occupée, où des bulldozers sont en place, dans un contexte d'inquiétudes diplomatiques.

Dans une injonction émise tard jeudi et publiée vendredi sur son site internet, la Cour demande aux autorités de surseoir à la démolition de Khan al-Ahmar, au moins jusqu'au 11 juillet, le temps que l'Etat d'Israël examine une demande des habitants.

Selon un avocat israélien des villageois, Shlomo Lecker, ceux-ci ont en effet soumis jeudi une demande de permis pour reconstruire le village à son emplacement actuel.

>> Lire aussi: Israël annonce un plan pour la construction de 2.500 logements en Cisjordanie

Khan al-Ahmar, hameau de 173 habitants situé à l'est de Jérusalem près de colonies israéliennes, est principalement constitué de logements et structures de fortune, comme c'est généralement le cas des villages bédouins de la région.

La Cour suprême avait rejeté en mai un appel des habitants contre la démolition de ce village, dont les autorités israéliennes estiment qu'il a été construit illégalement.

Les résidents et des organisations de défense des droits de l'Homme soulignent, eux, que l'obtention par des Palestiniens de permis de construire de la part d'Israël est pratiquement impossible dans ce secteur de Cisjordanie occupée, où l'Etat hébreu contrôle la gestion des affaires civiles.

Les autorités israéliennes ont proposé aux habitants de s'installer ailleurs dans la région.

Angela Godfrey-Goldstein, militante israélienne des droits de l'Homme, a dit à l'AFP que la pression diplomatique avait pu jouer un rôle dans cette décision de la Cour suprême.

Jeudi, des diplomates européens se sont en effet rendus à Khan al-Ahmar pour soutenir les habitants. Ils ont notamment demandé à visiter l'école du village, financée par plusieurs pays européens, mais la police israélienne leur en a refusé l'accès.

"Nous voulions manifester notre solidarité avec ce village menacé de destruction, pour des raisons humanitaires (...) et parce que c'est un enjeu majeur de droit international", avait réagi le consul général de France à Jérusalem, Pierre Cochard, estimant que la démolition serait "une violation très claire" d'une des Conventions de Genève.

Vendredi, des centaines de militants et d'habitants ont prié et manifesté dans le village, arborant des drapeaux palestiniens et scandant des slogans contre l'occupation israélienne.

Youssef Aboudahouk, un habitant du hameau, a rejeté le premier jugement israélien ordonnant de raser Khan al-Ahmar, et promis qu'il ne partirait pas de là.

"Nous ne partirons pas, même si l'on doit mourir ici", a-t-il affirmé.

Le coordinateur humanitaire de l'ONU dans les Territoires palestiniens, Jamie McGoldrick, a de son côté appelé les autorités israéliennes à cesser les "mesures qui pourraient conduire à un transfert forcé des Palestiniens".

L'armée israélienne avait fait savoir jeudi que "les organismes en charge, dont les forces de sécurité, avaient commencé à se préparer pour l'exécution de l'ordre de démolition".

Des équipements lourds sont sur place depuis mardi et des affrontements entre forces de l'ordre et manifestants, dont certains ont été arrêtés, avaient eu lieu mercredi dans ce hameau situé près d'importantes colonies israéliennes et d'une autoroute menant à la mer Morte.

Regavim, une ONG procolonisation, a appelé dans un communiqué le gouvernement israélien à "la fermeté".

"Les pays européens ont financé des constructions illégales dans tout le secteur et maintenant, ils exercent une pression complètement déplacée, par le biais d'organisations gauchistes radicales et en faisant une utilisation cynique du système judiciaire israélien", a indiqué cette ONG de droite, qui parle de "test décisif" pour l'Etat.

Avec AFP

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