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La Côte d'Ivoire attend les résultats et surtout la participation au référendum constitutionnel


Dans un bureau de vote à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 30 octobre 2016.
Dans un bureau de vote à Abidjan, Côte d'Ivoire, le 30 octobre 2016.

L'issue du référendum sur la nouvelle Constitution ne faisant aucun doute avec le boycottage de l'opposition, les Ivoiriens attendaient surtout lundi de connaitre le taux de participation au scrutin dont le résultat devrait final être annoncé dans la nuit.

La Commission électorale indépendante devait commencer à annoncer les premiers résultats à partir de la mi-journée avec un résultat final prévu dans la nuit de lundi à mardi, selon un source au sein de la CEI.

Dans un communiqué officiel, la commission rappelle qu'elle est "la seule entité habilitée à proclamer les résultats provisoires du scrutin" où 6,3 millions d'Ivoiriens étaient appelés à voter.

Les deux coalitions de l'opposition ivoirienne n'ont, elles, pas attendu, donnant dès dimanche soir leurs estimations respectives.

Pour l'Alliance des forces démocratiques de Côte d'Ivoire (AFD-CI): "le taux de participation est entre 6 et 7%".

Pour Pascal Affi Nguessan, le président du Front populaire ivoirien (FPI) fondé par l'ancien président Laurent Gbagbo, principal composante de l'AFP-CI, "il s'agit d'un succès éclatant du mot d'ordre de boycott que nous avons lancé. Il appartient au président (Alassane) Ouattara de tirer les conséquences (...) Soit il retire le texte, soit il démissionne".

De son côté, la coalition Front pour le refus-Coalition du non, qui avait aussi appelé au boycottage, estime que "le taux de participation oscille entre 3 et 5%".

'Le oui l'a emporté'

"Ces chiffres sortis tout droit de l'imaginaire de ces opposants à la nouvelle Constitution ont pour but clair de porter un discrédit sur la volonté démocratique exprimée par le peuple de Côte d'Ivoire", estime quant à lui Joël N'Guessan, le porte parole du Rassemblement des républicains (RDR), le parti du président Ouattara.

"Le +oui+ l'a emporté, c'est cela l'essentiel. La participation du peuple de Côte d'Ivoire à ce referendum est à saluer", ajoute-t-il rappelant la faible participation... en France lors du référendum sur la durée du mandat présidentiel de 2000.

Il n'y avait pas une grande affluence dans les bureaux de vote, ont constaté des journalistes de l'AFP. Selon des relevés faits XXX au hasard par l'AFP, le taux de participation tournait entre de 20% à 45% dans divers points d'Abidjan ou entre 40% et 50% à Bouaké (centre-Nord)

"J'attends avec impatience le résultat. Le fait que le +oui+ l'emporte, on le sait mais il faut qu'il y ait un fort taux de participation", estimait Adama Sangaré, informaticien de Bouaké (ancienne capitale de la rébellion) qui a voté en faveur du projet.

"Les résultats ? Nous on attend plus rien. On sait déjà ce qu'ils vont donner", affirme, quant à elle, Geneviève Bahiri, une habitante de Cocody, qui n'est pas allée voter mais se dit "contre cette loi".

Lundi, la Plateforme des organisations de la société civile pour l'observation des élections en Côte d'Ivoire (POECI) a estimé que "l'élection s'est globalement bien déroulée en dépit de quelques incidents signalés par les observateurs".

Des groupes de jeunes ont toutefois perturbé le processus de vote, saccagé ou emporté du matériel électoral dans plusieurs villes du pays.

Le ministre de l'Intérieur, Hamed Bakayoko, avait parlé dimanche d'incidents dans une "centaine de bureaux de votes" sur un total de quelque 20.000.

Selon le pouvoir, la nouvelle Constitution évacue notamment le concept d'"ivoirité" en clarifiant les conditions d'éligibilité du président. Ses détracteurs avaient reproché à M. Ouattara son origine burkinabè et contesté son éligibilité (il n'avait pu se présenter que grâce à un décret).

Ce concept d'"ivoirité", qui visait les étrangers, notamment ceux originaires du Burkina Faso voisin, a miné la stabilité du pays pendant plus de dix ans.

Le projet prévoit aussi la création d'un poste de vice-président qui alimente tous les fantasmes. En outre, ce texte crée un Sénat, institutionnalise la Chambre des rois et chefs traditionnels et étend le domaine de compétence du Conseil économique et social à l'environnement.

L'opposition avait appelé au boycottage, reprochant au pouvoir de ne pas avoir consulté ni l'opposition ni la société civile, ainsi que de vouloir faire passer le projet "à la sauvette" avec une campagne de sept jours et une diffusion faible d'un texte qu'elle qualifie de "monarchique et rétrograde".

Avec AFP

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