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La Corée du Nord menace d'annuler le sommet avec Trump


Une équipe aéronavale américaine inspecte un AV-8 Harrier II lors de l'exercice aérien conjoint «Max Thunder» entre la Corée du Sud et les États-Unis sur une base aérienne américaine dans la ville portuaire de Gunsan, au sud-ouest, le 20 avril 2017.
Une équipe aéronavale américaine inspecte un AV-8 Harrier II lors de l'exercice aérien conjoint «Max Thunder» entre la Corée du Sud et les États-Unis sur une base aérienne américaine dans la ville portuaire de Gunsan, au sud-ouest, le 20 avril 2017.

La Corée du Nord a menacé d'annuler le sommet prévu le mois prochain entre Kim Jong Un et Donald Trump si Washington essayait de la contraindre à renoncer unilatéralement à son arsenal nucléaire.

Si l'administration du président américain "nous met au pied du mur et exige unilatéralement que nous renoncions à l'arme nucléaire, nous n'aurions plus d'intérêt pour des discussions et nous devrions reconsidérer la question de savoir s'il faut accepter le sommet à venir entre la Corée du Nord et les Etats-Unis", a déclaré le ministre adjoint des Affaires étrangères Kim Kye Gwan cité par l'agence officielle KCNA.

Washington demande "la dénucléarisation complète, vérifiable et irréversible" de la Corée du Nord.

Lors d'un sommet intercoréen rarissime le mois dernier à Panmunjom, village de la Zone démilitarisée (DMZ) qui divise la péninsule, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement pour la "dénucléarisation totale" de la péninsule.

Mais cette formule est sujette à interprétation et le Nord n'a toujours pas rendu publiques les concessions éventuelles qu'il propose.

"Nous avons déjà exprimé notre disposition à établir une péninsule coréenne dénucléarisée et déclaré maintes fois que les Etats-Unis doivent mettre un terme à leur politique hostile envers la Corée du Nord et à leurs menaces nucléaires comme conditions préalables", a dit le ministre adjoint.

Par le passé, Pyongyang a exigé le retrait des troupes américaines déployées au Sud pour protéger Séoul de son voisin, de même que la fin du parapluie nucléaire américain sur son allié.

Le ministre nord-coréen a également tiré à boulets rouges sur le conseiller américain à la Sécurité nationale John Bolton, qui a évoqué le "modèle libyen" pour la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Il s'agit d'une "tentative hautement sinistre de faire subir à la Corée du Nord le sort de la Libye et de l'Irak".

"Je ne peux retenir ma colère face à cette politique américaine", a souligné Kim Kye Gwan. Pyongyang "doute que les Etats-Unis veuillent vraiment améliorer les relations avec la Corée du Nord au moyen du dialogue et de la négociation", a-t-il ajouté.

Le Nord soutient depuis longtemps qu'il a besoin de l'arme atomique pour se protéger d'une invasion américaine. Après avoir renoncé à son programme nucléaire, le leader libyen Mouammar Khadafi avait été tué lors d'un soulèvement soutenu par des bombardements de l'OTAN.
Auparavant, l'agence sud-coréenne Yonhap, citant l'agence officielle nord-coréenne KCNA, avait déclaré que la Corée du Nord avait menacé d'annuler le sommet prévu le 12 juin à Singapour entre Kim Jong Un et Donald Trump en raison de manœuvres militaires au Sud.

Yonhap, citant toujours KCNA, a annoncé que Pyongyang avait également annulé une rencontre de haut niveau avec la Corée du Sud prévue mercredi pour protester contre l'exercice militaire annuel Max Thunder auquel prennent part les armées sud-coréenne et américaine,

Les Etats-Unis devront "mûrement réfléchir sur le sort de ce sommet Corée du Nord-USA, à la lumière de vacarme militaire", a indiqué Yonhap, reprenant l'agence officielle nord-coréenne.

>> Lire aussi : Le démantèlement du site d'essais nord-coréen "bien avancé"

Les exercices entre les forces aériennes des deux alliés constituaient un entraînement pour une invasion et une provocation, alors que la période était au réchauffement des relations intercoréennes, a ajouté Yonhap, citant toujours KCNA.

Pour sa part, Washington a affirmé continuer à préparer le sommet. "Nous allons continuer à aller de l'avant" concernant les préparatifs, "nous n'avons pas été notifiés" d'un changement, a déclaré la porte-parole du Département d'Etat, Heather Nauert.

Le langage utilisé par la Corée du Nord est un retour soudain à l'ancienne rhétorique de Pyongyang, qui a longtemps estimé qu'elle avait besoin de l'arme nucléaire pour se défendre contre les Etats-Unis.

>> Lire aussi : Washington prêt à offrir des garanties à Pyongyang sur sa sécurité

Les hostilités entre Corée du Nord et Corée du Sud (1950-1953) se sont arrêtées après un cessez-le-feu, laissant le territoire divisé en deux pays, délimitées par une zone démilitarisée. Les deux camps sont toutefois techniquement toujours en guerre.

Lors d'un sommet rarissime le mois dernier dans la zone démilitarisée, M. Kim et le président sud-coréen Moon Jae-in ont réaffirmé leur engagement derrière un "objectif commun", la "dénucléarisation totale" de la péninsule.

Avec AFP

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