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L'UE donne la priorité à un dialogue entre Washington et Téhéran


Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à droite, et son homologue allemand Heiko Maas donnent une conférence de presse à l'issue de leurs entretiens, à Téhéran, le 10 juin 2019.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, à droite, et son homologue allemand Heiko Maas donnent une conférence de presse à l'issue de leurs entretiens, à Téhéran, le 10 juin 2019.

Les pays de l'UE misent sur la volonté de dialogue entre Washington et Téhéran et veulent éviter toute initiative qui pourrait y porter atteinte, a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas après des entretiens avec ses homologues français et britannique à Helsinki.

Les trois pays européens signataires de l'accord conclu avec Téhéran en 2015 pour limiter son programme nucléaire veulent profiter de l'élan du sommet du G7, au cours duquel le président Donald Trump a fait part de sa volonté de parler à l'Iran, a expliqué M. Maas au cours d'un point de presse.

"Notre priorité est de faciliter un dialogue entre les États-Unis et l'Iran", a-t-il souligné.

"Après le sommet du G7 à Biarritz, nous sommes tous d'avis qu'une volonté de dialogue existe entre les deux parties et qu'elle doit maintenant être mise à profit", a-t-il ajouté.

Si cette nouvelle impulsion est "réelle, elle sera soutenue par l'UE", a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

"Nous avons besoin d'une désescalade des tensions dans la région. Nous devons ouvrir les canaux pour le dialogue et la coopération", a-t-elle souligné.

Federica Mogherini a insisté sur la nécessité de préserver l'accord actuel.

Les Européens ont déclaré à plusieurs reprises qu'ils étaient déterminés à sauver l'accord, mais leurs efforts pour soutenir l'économie iranienne durement frappée par les nouvelles sanctions imposées par les Etats-Unis n'ont jusqu'à présent guère porté leurs fruits.

Dominic Raab a également exprimé sa volonté de "tirer parti de la dynamique des pourparlers positifs" du G7.

Le président Trump a évoqué pendant le G7 l'organisation d'une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rouhani et s'est montré ouvert à une suggestion française visant à accorder une ligne de crédit à l'Iran pour aider à stabiliser son économie.

"L'accord nucléaire est le seul accord sur la table qui empêche l'Iran de se doter d'une arme nucléaire et nous continuerons à travailler ensemble pour encourager l'Iran à respecter l'accord dans son intégralité ", a affirmé M. Raab.

Depuis le rétablissement de sanctions américaines étouffant son économie, Téhéran a riposté en rompant avec plusieurs de ses engagements pris aux termes du l'accord nucléaire.

Dans son dernier rapport sur le programme nucléaire iranien, consulté vendredi par l'AFP, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a fait état des derniers dépassements constatés en rupture avec le texte : le stock total d'uranium enrichi de Téhéran a atteint environ 360 kg, au-delà de la limite autorisée de 300 kg.

Par ailleurs, un peu plus 10% de ce volume est enrichi jusqu'à 4,5%, au-delà des 3,67% fixés dans l'accord de 2015. Une source diplomatique a précisé que depuis le mois de mai, l'Iran produisait environ 20 kg d'uranium enrichi par mois.

Dans le rapport, l'AIEA a souligné que ses activités de contrôle du programme nucléaire iranien "requièrent une coopération totale et réactive de l'Iran". Cependant, le diplomate a précisé que le niveau de coopération de l'Iran avec l'AIEA n'avait pas changé en dépit des récentes tensions.

A la réunion d'Helsinki, l'idée d'une mission d'observation européenne dans le détroit d'Ormuz a été évoquée, mais elle a reçu peu de soutiens. "Il y a différents points de vue", a reconnu Heiko Maas, insistant sur la nécessité de "ne rien faire qui puisse mettre en péril les efforts diplomatiques".

La Grande-Bretagne s'est jointe à l'opération navale Sentinel lancée par Washington pour protéger la navigation commerciale dans le Golfe, en particulier dans le détroit stratégique d'Ormuz.

Mais plusieurs autres pays européens ont exprimé des réserves sur cette initiative, craignant qu'une présence navale accrue dans la région n'aggrave une situation déjà tendue.

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