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L'opposition dénonce une traque politique au Bénin


Siège de l'Assemblée nationale à Cotonou, au Bénin, le 18 octobre 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Siège de l'Assemblée nationale à Cotonou, au Bénin, le 18 octobre 2018. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Au Bénin, le gouvernement de Patrice Talon a fait de la lutte contre la corruption une priorité. Plusieurs députés ayant servi le régime de Yayi Boni, l'ancien président, ont été privés de leur immunité parlementaire.

Tolérance zéro face à la corruption dans toutes les sphères de la gestion publique. C'est le slogan qui justifie un remue-ménage au sein de l'administration béninoise.

Des députés de la minorité parlementaire ont perdu leur immunité à la demande de l'exécutif afin de répondre des charges qui pèsent contre eux dans certains dossiers datant de la gouvernance Yayi Boni.

Au sein de la population, les avis restent partagés, comme le partage ce Béninois à VOA Afrique: " Si quelqu'un a volé ce pays, il n'a qu'à aller répondre. J'étais content quand j'ai appris tout ça. Nos dirigeants ont l'habitude de jeter notre argent par la fenêtre, tout ce qu'ils ont volé, ils n'ont qu'à payer."

Après le vote qui a ôté l'immunité de trois députés, leurs collègues acquis à la cause de l'exécutif, expliquent que c'est une chance qui leur est offerte afin de laver leur nom.

Pour Ordener Alladatin, "lever l'immunité parlementaire ne veut pas dire dépouiller le député de son mandat".

Dans le camp des députés de la minorité parlementaire, il est dénoncé un acharnement du pouvoir pour faire taire toutes les voies capables de le contredire.

Le camp du chef de l'Etat serait truffé de députés ayant des dossiers sales.

Guy Sossou Mitokpè se demande pourquoi l'Etat engage une lutte contre la corruption "alors qu'il y a des députés dans ce pays, lorsque vous dites leurs noms, c'est synonyme de certains matériaux que tout le monde connaît".

"C'est une traque politique", selon lui.

L'élection du président Talon portait bien d'espoirs déçus après deux ans de gestion. Il est reproché à l'homme d'affaires une continuité dans la gestion dégradante du régime défunt.

Une partie de la population béninoise dénonce le clientélisme et la braderie du pays au profit du chef de l'Etat et de ses plus proches collaborateurs.

Les marchés passés entre les sociétés du président et l'Etat sont pointés du doigt. Pourtant dans son dernier discours à la nation, le chef de l'Etat est revenu sur sa détermination à enrayer la corruption du Bénin.

"Il est d'autant plus nécessaire que la corruption a atteint, depuis de nombreuses années, un seuil insupportable et constitue un frein à l'essor économique de notre pays. L'impunité qui en assure la perpétuation ne doit plus avoir droit de cité", avait-il déclaré.

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