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L'opposant kényan Odinga critique les pays occidentaux


Le leader et candidat de l’opposition Raila Odinga, Nairobi, Kenya, 30 mars 2017. (Facebook/Raila Odinga)
Le leader et candidat de l’opposition Raila Odinga, Nairobi, Kenya, 30 mars 2017. (Facebook/Raila Odinga)

"Si ce sont les vrais amis du Kenya, alors le Kenya n'a pas besoin d'ennemis." L'opposant Raila Odinga a vivement critiqué jeudi à Washington le rôle des diplomates occidentaux et des observateurs internationaux dans les élections kényanes.

Le chef de l'opposition kényane, qui avait obtenu l'invalidation historique de l'élection présidentielle par la Cour suprême cet été, a boycotté le nouveau scrutin du 26 octobre car les problèmes n'avaient à ses yeux pas été réglés. Le président sortant Uhuru Kenyatta a été proclamé vainqueur avec 98% des voix.

"Huit jours avant l'élection, le président de la commission électorale a dit publiquement en direct à la télévision qu'il n'était pas en mesure de garantir une élection libre et juste", a rappelé Raila Odinga lors d'une conférence organisée par le think tank Center for Strategic and International Studies.

"Mais dans une position qui a abasourdi les Kényans, les diplomates occidentaux ont annoncé" ensuite "qu'ils pensaient que la commission pouvait bien organiser un scrutin crédible", a-t-il déploré.

Le 23 octobre, vingt ambassadeur occidentaux, dont celui des Etats-Unis, avaient en fait invité la commission électorale, si elle estimait ne pas être prête, à se tourner vers la Cour suprême pour obtenir un report.

"Je suis venu à Washington avec un message simple: nous avons besoin d'un engagement beaucoup plus fort" de la part de vos gouvernements "pour assister les diplomates en postes à Nairobi", a dit Raila Odinga. "Les ambassadeurs n'ont pas réussi pour l'instant à mettre fin à la crise", et "ont parfois contribué au problème", tout comme les observateurs internationaux dont "les Africains peuvent se passer".

Selon l'opposant de 72 ans, "le Kenya fonce vers une dictature", et "beaucoup se demandent pourquoi nos partenaires démocratiques de longue date ne s'en émeuvent pas publiquement".

"C'est le résultat des politiques internationales qui se concentrent uniquement sur la sécurité et la stabilité", a-t-il estimé. "Or les ambassadeurs à Nairobi pensent que seul Kenyatta peut garantir cela", a-t-il ajouté.

A tort selon lui, car la crise électorale actuelle est un terreau pour "la radicalisation et l'extrémisme" et "met en danger la stabilité historique du Kenya".

A présent, même si la Cour suprême, de nouveau saisie, invalide encore le vote, "nous avons besoin d'un accord intérimaire semblable à ce qui est arrivé en Afrique du Sud" pour sortir de l'apartheid, "où les deux camps désignent une équipe" pour "faire en sorte que des changements aient lieu avant l'organisation d'une vraie élection", a-t-il conclu.

Avec AFP

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