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L'opposant congolais Martin Fayulu en campagne pour la "vérité des urnes"


L'opposant Martin Fayulu lors d'une conférence de presse, à Kinshasa, le 18 janvier 2019.
L'opposant Martin Fayulu lors d'une conférence de presse, à Kinshasa, le 18 janvier 2019.

L'opposant congolais Martin Fayulu, qui se proclame vainqueur de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, est reparti en campagne pour demander la "vérité des urnes", comparant sa situation avec celle du président auto-proclamé Juan Guaido au Venezuela.

M. Fayulu, qui conteste l'élection de son adversaire Félix Tshisekedi, est arrivé lundi à Goma, après deux précédentes étapes à Beni et Butembo dans l'Est de la RDC en proie à la violence des groupes armés.

Comme à Beni dimanche et Butembo vendredi, il a été accueilli par plusieurs centaines, voire quelques milliers de personnes, qui l'ont accompagné de l'aéroport vers le lieu de son meeting, des scènes déjà vues pendant la campagne des élections générales du 30 décembre.

"La communauté internationale est en train de voir que le peuple est derrière Fayulu", a-t-il déclaré dimanche à Beni.

Il a encouragé la communauté internationale à ne pas reconnaître le président "nommé", qualificatif qu'il utilise pour désigner Félix Tshisekedi.

"Au Venezuela, ils sont en train de reconnaître celui qui s'est autoproclamé président. Moi j'ai été élu par le peuple congolais", a-t-il poursuivi.

Une référence à l'opposant Juan Guaido, le président de l'Assemblée nationale vénézuélienne qui s'est auto-proclamé président de la République par intérim face au président Nicolas Maduro, avec le soutien de grands pays de l'Union européenne et des Etats-Unis.

Les leaders africains ont cependant déjà adoubé le nouveau président congolais lors du sommet de l'Union africaine début février.

Lors de ce sommet, M. Tshisekedi a aussi recontré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini, et le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres.

Cette tournée de M. Fayulu est aussi un test de solidité de la coalition Lamuka constituée autour de l'opposant lors de la campagne électorale.

La coalition intègre deux poids lourds de l'opposition, Moïse Katumbi et Jean-Pierre Bemba, totalement silencieux depuis la proclamation de la victoire de M. Tshisekedi.

L'un des proches de M. Katumbi en RDC, le vétéran Gabriel Kyungu Wa Kumwanza, a indiqué lundi qu'il quittait la coalition Lamuka.

Dans sa tournée, M. Fayulu est accompagné d'un seul soutien de poids, l'ex-Premier ministre Adolphe Muzito.

L'opposant avait annoncé sa tournée et une campagne de "résistance pacifique" lors d'un premier meeting le 2 février à Kinshasa devant plusieurs dizaines de milliers de personnes.

En RDC, M. Fayulu revendique la victoire avec 61% des voix, un pourcentage également repris par le Groupe des experts du Congo (GEC) de l'Université de New York et de titres de la presse internationale, citant des fuites de la Commission électorale et les observateurs de l'Eglise catholique.

La Commission électorale puis la Cour constitutionnelle ont proclamé Félix Tshisekedi vainqueur avec 38,5% des voix et M. Fayulu deuxième avec 34%. Ce dernier accuse le président de la Commission électorale Corneille Nangaa d'avoir "fabriqué" les résultats et dénonce un "putsch électoral" orchestré par l'ex-président Joseph Kabila.

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