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L'ONU demande un "retrait vérifiable" des troupes érythréennes au Tigré


Un homme brandit un drapeau du Tigré alors que les soldats des Forces de défense du Tigré reviennent à Mekele, la capitale de la région du Tigré, en Éthiopie, le 29 juin 2021.
Un homme brandit un drapeau du Tigré alors que les soldats des Forces de défense du Tigré reviennent à Mekele, la capitale de la région du Tigré, en Éthiopie, le 29 juin 2021.

Le Conseil des droits de l'homme (CDH) de l'ONU a appelé mardi les troupes érythréennes à se retirer rapidement et de manière vérifiable de la région éthiopienne du Tigré en guerre, et à la fin immédiate de toutes les exactions.

Cette instance de l'ONU a approuvé une résolution présentée par l'Union européenne, qui salue le cessez-le-feu décrété fin juin par le gouvernement fédéral éthiopien et sa participation dans une enquête conjointe sur la situation au Tigré.

Mais elle évoque sa vive préoccupation concernant les abus de grande ampleur dans la région au cours des mois précédents, dont des massacres de civils et des violences sexuelles.

Elle s'inquiète en particulier de la participation des troupes érythréennes à ces exactions, dont des violations du droit international, contribuant à "exacerber le conflit".

La résolution adoptée mardi par 20 des 47 membres du CDH (14 voix contre, 13 abstentions) appelle à "un arrêt immédiat de toutes les violations des droits humains, des abus et des violations du droit humanitaire international".

Le texte appelle aussi au "retrait rapide et vérifiable des troupes érythréennes de la région du Tigré".

L'Erythrée, frontalière du Tigré au Nord, est intervenue dès les premiers mois du conflit il y a huit mois pour soutenir l'armée éthiopienne dans son opération militaire contre l'ancien gouvernement régional.

Son armée est accusée d'atrocités sur les civils tigréens (exécutions sommaires, viols...), et les Etats-Unis et l'UE ont appelé de manière répétée à son départ.

Pendant des mois, Addis Abeba et Asmara ont nié toute présence militaire érythréenne au Tigré. Mais en mars, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a reconnu leur présence et annoncé que les troupes érythréennes allaient se retirer.

Avant le vote au CDH, l'ambassadeur représentant l'Erythrée, Adem Osman Idris, a rejeté cette résolution, affirmant que les troupes de son pays avaient quitté la région. L'Ethiopie a aussi catégoriquement rejeté le texte, estimant qu'il interférait avec une enquête en cours sur la situation au Tigré.

La résolution a salué la décision d'Addis Abeba de se joindre à une enquête menée par le CDH mais a exhorté le gouvernement à assurer les conditions nécessaires pour "une enquête complète, libre et indépendante".

La Haute-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Michelle Bachelet, a indiqué le mois dernier que cette enquête conjointe, qui a commencé mi-mai, devrait s'achever en août.

Parallèlement, les forces rebelles ont affirmé mardi avoir lancé une nouvelle offensive au Tigré, deux semaines après la reprise de la capitale régionale Mekele qui avait conduit le gouvernement éthiopien à déclarer un cessez-le-feu.

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