"Il ne serait pas raisonnable, compte tenu des dimensions et des modalités du phénomène migratoire, de penser que notre pays n'est pas exposé à ce risque", a déclaré M. Alfano devant les députés.
Alors que des voix au sein de l'opposition réclament depuis mercredi une fermeture des frontières, M. Alfano a estimé que l'arrestation du suspect était d'abord "un succès" pour les forces de l'ordre.
"Nous sommes une grande démocratie, et une grande démocratie est exposée à des risques. Le gouvernement a le sérieux et la sérénité de les affronter au mieux", a-t-il souligné, en rappelant que depuis janvier, l'Italie avait expulsé 33 personnes soupçonnées de liens avec le terrorisme.
Abdelmajid Touil, 22 ans, parti de Libye à bord d'un bateau de 15 mètres avec plus de 600 personnes, a été secouru par la marine italienne et débarqué le 17 février à Porto Empedocle (Sicile).
Sa photo et ses empreintes digitales ont été prises, et il a reçu une injonction à quitter le territoire, a expliqué M. Alfano, insistant sur le fait qu'à ce moment, aucun service de police en Italie ou ailleurs n'évoquait le moindre soupçon à son égard.
Mais après l'attentat du Bardo à Tunis, qui a fait 22 morts dont 21 touristes étrangers, un mandat d'arrêt international a été émis contre M. Touil par les autorités tunisiennes.
Lorsque la mère de M. Touil, qui réside à Gaggiano, près de Milan (nord), a fait mi-avril une déclaration de perte du passeport du jeune homme, les services de police ont fait le lien et ont organisé l'arrestation.
A Gaggiano, la famille du jeune homme a répété aux médias qu'il n'avait pas quitté la région depuis février. "Mon fils n'est en rien d'accord avec le jihad, avec la lutte armée, et quand il y a eu l'attentat en Tunisie il était avec moi", a assuré sa mère.
Le maire de Trezzano, commune voisine de Gaggiano, a d'ailleurs déclaré à la radio que M. Touil était inscrit à un cours pour adultes et présent la semaine de l'attentat.
Avec AFP