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La police du Malawi veut interroger l'ex-président Peter Mutharika


L'ancien président du Malawi Peter Mutharika à Blantyre, le 25 mai 2014. (AFP PHOTO / AMOS GUMULIRA)
L'ancien président du Malawi Peter Mutharika à Blantyre, le 25 mai 2014. (AFP PHOTO / AMOS GUMULIRA)

L'ancien président du Malawi Peter Mutharika fait l'objet d'une enquête pour corruption présumée, ont rapporté mardi les médias locaux.

L'ancien chef de l'Etat, qui a quitté ses fonctions il y a moins d'un mois après avoir été battu par Lazarus Chakwera, sera "interrogé" par la police, selon le quotidien Nyasa Times.

M. Mutharika, qui aura 80 ans samedi, est soupçonné d’avoir abusé des privilèges présidentiels en important une cargaison de ciment d'une valeur d'environ 7 millions de dollars sans payer la douane, explique le journal.

La veille, le garde du corps de l'ancien président, Normal Chisale, avait été arrêté dans le cadre de cette affaire que les médias malawites surnomment désormais "cement-gate" (scandale du ciment).

L’affaire tourne autour des provisions de la loi nationale sur les privilèges du président, the Presidents (Salaries and Benefits) Act.

La loi permet au président en exercice d'importer des marchandises sans payer la douane pourvu que ces marchandises soient destinées à un usage personnel. Or, selon les allégations, l’ex-président aurait revendu les 1,2 million de sacs de ciment importés.

Ce qui pourrait être interprété comme une violation de la loi fiscale et un abus d’autorité présidentielle. Déjà, un fonctionnaire du service des impôts est détenu pour son rôle présumé dans cette affaire, selon Nyasa Times.

Et ça ne s’arrête pas là.

D’après le quotidien Times of Malawi, le Bureau de lutte contre la corruption (en abrégé ACB) a récemment ouvert de nombreuses enquêtes sur des abus de pouvoir et des cas de corruption présumés visant d'anciens hauts fonctionnaires depuis la prestation de serment du nouveau président le 28 juin.

Reyneck Matemba, chef de l’ACB, soutient que ces enquêtes sont motivées par des dénonciations citoyennes sur les réseaux sociaux.

Une théorie qui est loin de convaincre l’ancien parti au pouvoir, le Parti démocratique progressiste (DPP). Pour ses dirigeants, il s'agit de poursuites motivées par des calculs politiques visant à intimider la nouvelle opposition.

Pour sa part, la famille de l'ancien président Mutharika se plaint qu'elle n'a pas accès à l’ex-dirigeant du Malawi depuis qu'il a quitté le palais présidentiel.

Selon le Times of Malawi, la famille accuse les nouvelles autorités de l’avoir mis dans une maison de retraite dans la localité de Mangochi, au sud du pays, loin des bons hôpitaux de la capitale Lilongwe, où pourtant il a son propre domicile.

M. Mutharika a été élu en 2014. En 2019, il a été réélu, mais les tribunaux ont annulé les résultats de l’élection en raison d'irrégularités massives et au final il a perdu une nouvelle élection quelques mois plus tard, le 23 juin dernier.

Son frère aîné, Bingu wa Mutharika, avait été élu président du Malawi en 2004. Il décède en 2012, avant la fin de son second mandat.

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