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L'Afrique du Sud contre la légalisation du commerce de cornes de rhinocéros


L'Afrique du Sud a enregistré depuis une dizaine d'années une explosion du braconnage, passant de 13 bêtes tuées en 2007 à 1.215 en 2014. 
L'Afrique du Sud a enregistré depuis une dizaine d'années une explosion du braconnage, passant de 13 bêtes tuées en 2007 à 1.215 en 2014. 

Pretoria ne proposera pas de lever le moratoire international sur le commerce des cornes de rhinocéros, lors de la conférence mondiale de la Cites en septembre qui abordera ce sujet très sensible.

Le débat fait rage en Afrique du Sud - qui accueille 80% de la population mondiale de rhinocéros, soit environ 20.000 pachydermes - sur la pertinence ou non de légaliser le commerce de cornes de rhinocéros afin de protéger l'espèce.

Le gouvernement sud-africain avait mis en place un comité d'enquête chargé d'étudier la possibilité pour l'Afrique du Sud de proposer la levée du moratoire international de cornes de rhinocéros, en place depuis 1977.

Il a finalement annoncé jeudi avoir "approuvé les recommandations du comité d'enquête" qui "préconise de maintenir le mode actuel de préservation des stocks, plutôt que la commercialisation des cornes de rhinocéros".

Cette décision intervient quelques mois avant une réunion de la Convention sur le commerce d'espèces sauvages menacées (Cites), qui doit se tenir à Johannesburg du 24 septembre au 5 octobre.

L'organisation de défense de la nature WWF a salué jeudi la décision du gouvernement: "Nous ne pensons pas qu'un commerce légal bien organisé soit faisable sans impact négatif sur les rhinocéros qui vivent en liberté".

En revanche, Pelham Jones, président de l'Association sud-africaine des propriétaires privés de rhinocéros, a dénoncé un "sérieux revers" pour la survie à long terme de l'espèce. "Les braconniers vont sûrement saluer cette décision qui va permettre au commerce illégal de continuer", a-t-il déclaré à l'AFP.

Très prisée en Asie où on lui prête des vertus thérapeutiques, non prouvées scientifiquement, la corne de rhinocéros est composée essentiellement de kératine, comme les ongles humains.

Les éleveurs sud-africains la coupent avec une scie, une procédure indolore pour l'animal qui est anesthésié pendant une quinzaine de minutes. La corne repousse une fois qu'elle a été coupée correctement.

Ces fermiers estiment que l'interdiction de ce commerce alimente le braconnage et assurent être en mesure de répondre à la demande asiatique en fournissant des cornes de rhinocéros qui n'auront pas été tués.

Deux éleveurs ont récemment obtenu la levée du moratoire pour le commerce en Afrique du Sud des cornes de rhinocéros. Mais le gouvernement a prévu de faire appel.

Les cornes de rhinocéros peuvent se vendre jusqu'à 55.000 euros le kilo, plus chères que l'or et la cocaïne.

Avec AFP

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