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Koffi Olomidé jugé en appel pour agressions sexuelles en France


Le chanteur Koffi Olomidé avec son avocat Tony Mwaba à la Cour de cassation, à Gombe, Kinshasa, RDC, le 26 septembre 2019.
Le chanteur Koffi Olomidé avec son avocat Tony Mwaba à la Cour de cassation, à Gombe, Kinshasa, RDC, le 26 septembre 2019.

"Une accusation n'est pas une preuve", martèle son avocat.

Koffi Olomidé, 65 ans, superstar de la musique congolaise, doit être jugé lundi en appel à Versailles (France) pour agressions sexuelles et séquestration de quatre de ses anciennes danseuses entre 2002 et 2006, des accusations qu'il conteste.

En première instance, le tribunal de Nanterre, en banlieue parisienne, l'avait condamné en mars 2019 à deux ans de prison avec sursis pour "atteinte sexuelle" sur l'une de ces jeunes femmes, déclarée mineure au moment des faits.

Le ministère public, qui avait requis sept ans d'emprisonnement ferme, avait fait appel. Le chanteur star de la République démocratique du Congo (RDC) avait été relaxé des poursuites concernant trois des danseuses.

Koffi Olomidé, de son vrai nom Antoine Agbepa Mumba, ne s'était pas présenté à son procès en première instance, ni à deux rendez-vous préalables durant l'instruction, provoquant l'émission d'un mandat d'arrêt.

Son avocat, Me Emmanuel Marsigny, sollicité par l'AFP, n'a pas souhaité s'exprimer sur la présence ou non du musicien à l'audience, prévue lundi à 14H00 (12H00 GMT) devant la cour d'appel de Versailles, près de Paris. Le jugement sera mis en délibéré à une date ultérieure.

La salle de concert de La Défense Arena, près de Paris, a annoncé jeudi l'annulation d'un concert de Koffi Olomidé prévu le 27 novembre.

Deux hommes présentés par l'accusation comme des hommes de main, poursuivis pour complicités et relaxés à Nanterre, doivent également être rejugés.

Le procès en première instance s'était tenu à huit clos, ce que n'ont pas demandé cette fois-ci les parties civiles.

Ces dernières "comptent sur la présence de M. Olomidé" après une instruction dans laquelle il s'est "largement soustrait à la justice", a déclaré à l'AFP Me David Desgranges, qui défend trois des quatre danseuses.

Tournées en France

En 2007, une première danseuse porte plainte et décrit à la justice ses tournées avec Koffi Olomidé en France, qu'elle dit passer enfermée dans un pavillon près de Paris surveillé par trois gardes sans possibilité de sortir ni de téléphoner. Les trois autres, qui déposent plainte en 2009 puis 2013, confirmeront ce récit, selon l'accusation.

Parfois, selon les dépositions des danseuses - dont une assure qu'elle était alors mineure - elles étaient amenées dans une chambre d'hôtel ou dans un studio d'enregistrement pour que le chanteur les force à avoir une relation sexuelle.

L'une d'entre elles rapporte qu'elle subissait cela deux fois par semaine. Une autre raconte qu'elle se laissait faire pour ne pas perdre son emploi.

En juin 2006, elles s'échappent ensemble du pavillon francilien avec une corde de drap après avoir endormi les gardes à l'aide de somnifères, selon leur récit.

Initialement mis en examen pour viols aggravés et séquestration en 2012, Koffi Olomidé est finalement renvoyé en 2018 devant le tribunal correctionnel pour "atteinte sexuelle avec violence, contrainte, menace ou surprise par personne ayant autorité" - ou agressions sexuelles - et séquestration.

Il est également jugé pour aide illégale à l'entrée et au séjour des danseuses, venues de la RDC.

"C'est un dossier qui ne tient pas", martèle Me Marsigny pour défendre son client, "une accusation n'est pas une preuve". L'avocat souligne qu'en première instance, le tribunal "a fait litière de la quasi-totalité de toutes les accusations: il a été condamné pour des faits (datés de) 2002-2003 sur une des jeunes femmes, (ce qu'il) conteste."

Né en 1956 dans la région des Grands Lacs en RDC, Koffi Olomidé a déjà été condamné dans son pays en 2012 à trois mois de prison avec sursis pour violences contre son producteur.

Il avait également été expulsé du Kenya en 2016 pour avoir donné un coup de pied à l'une de ses danseuses et la Zambie avait émis en 2018 un mandat d'arrêt à son encontre pour une agression sur un photographe en 2012.

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