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Incidents entre réfugiés et habitants sur une île grecque


Les enfants jouent dans un camp de la municipalité abritant des migrants et des réfugiés dans la ville de Chios, sur l'île égéenne grecque de Chios, le 28 septembre 2016.
Les enfants jouent dans un camp de la municipalité abritant des migrants et des réfugiés dans la ville de Chios, sur l'île égéenne grecque de Chios, le 28 septembre 2016.

Un Syrien a été "grièvement" blessé à la tête par une pierre lancée par un inconnu sur l'île de Chios, où pour la troisième journée consécutive des incidents ont eu lieu autour d'un camp de réfugiés, selon des sources concordantes.

"Un individu a lancé une pierre depuis le fort" de Chios qui surplombe le port où est installé un camp des réfugiés, et "a grièvement blessé à la tête un Syrien", a indiqué à l'AFP un porte-parole à Athènes du Haut commissariat pour les réfugiés (HCR), Roland Schöenbauer.

La police ne confirmait pas dans l'immédiat cet incident, intervenant après deux nuits de tension sur l'île où s'entassent plus de 4.000 migrants et réfugiés, alors que la capacité théorique ne dépasse pas 1.100 places.

Les premiers incidents avaient éclaté dans la nuit de mercredi à jeudi, après que deux petits groupes de migrants eurent dévalisé un magasin d'alcool et volé des pétards et feux d'artifice dans un deuxième commerce, selon la police.

Selon la police, ils les ont lancés sur des maisons et voitures entourant le camp, et les forces de police venues ramener le calme. Trois Algériens de 17 ans et un quadragénaire iranien ont été arrêtés.

Dans la nuit de jeudi à vendredi des engins incendiaires avaient été lancés sur le camp et deux volontaires agressés, selon la police. Selon l'Agence de presse grecque Ana, ces attaques ont détruit deux tentes et provoqué dans la nuit la fuite hors du camp de Souda, situé près du centre du chef-lieu de l'île, de quelque 150 résidents, pour la plupart des familles.

Deux volontaires proréfugiés ont aussi été agressés près du camp par un groupe d'une trentaine de personnes, et ont été hospitalisés, a ajouté l'Ana.

Selon le HCR, au total une centaine de réfugiés sur les 800 du camp de Souda se sont retrouvés sans abri après la destruction de nombreuses tentes.

L'île "est en ébullition", avec "une tension montante" entre habitants et migrants bloqués sur place, a indiqué à l'AFP une source policière sous couvert d'anonymat,.

"Nous ne pouvons pas exclure que des organisations d'extrême droite tentent d'exploiter la colère des habitants" face à des dégradations commises par des migrants, a ajouté ce responsable, alors que des députés du parti néo-nazi grec Aube Dorée ont effectué une visite sur l'île en début de semaine.

Selon plusieurs médias grecs, des militants d'extrême droite ont mené une opération de représailles en jetant de lourdes pierres sur des tentes du camp, situé en contrebas d'un promontoire. La police ne l'a pas confirmé, en dépit de photos circulant sur les réseaux sociaux présentées comme des preuves.

La tension est récurrente depuis des mois sur les îles grecques de l'Égée orientale, proches des côtes turques, où l'accord UE-Turquie visant à couper la route migratoire égéenne bloque toujours plus de 16.000 réfugiés et migrants, pour 7.450 places disponibles.

Avec AFP

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