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Importante victoire des forces irakiennes contre l'EI à Ramadi


Bombardements de la coalition américaine contre les positions de l'Etat Islamique à Ramadi le 24 décembre 2015.
Bombardements de la coalition américaine contre les positions de l'Etat Islamique à Ramadi le 24 décembre 2015.

Les derniers combattants du groupe Etat islamique (EI) ont quitté dimanche un complexe gouvernemental stratégique de Ramadi, offrant aux forces irakiennes leur plus importante victoire depuis l'offensive des jihadistes en Irak il y a un an.

"Tous les combattants de Daech (acronyme arabe de l'EI) sont partis. Il n'y a pas de résistance" dans cette grande ville à l'ouest de Bagdad, a déclaré à l'AFP un porte-parole des forces d'élite antiterroristes, Sabah al-Numan.

Même si les militaires devaient encore nettoyer la zone du complexe des mines et engins explosifs laissés par les combattants de l'EI, des responsables ont déjà félicité les forces irakiennes pour cette victoire arrachée après de violents combats.

Le président du Parlement, Salim al-Joubouri a salué "les héros des forces de sécurité pour cette victoire magnifique qui a libéré la ville de Ramadi du terrorisme".

Ce succès "est le résultat de mois de dur travail de l'armée irakienne, des services de lutte antiterroristes, des forces aériennes irakiennes, des polices locales et fédérales ainsi que des combattants des tribus, tous soutenus par les plus de 600 frappes aériennes de la coalition depuis juillet", a souligné le porte-parole de la coalition internationale contre l'EI menée par les Etats-Unis, Steve Warren.

Dans plusieurs villes du pays, des Irakiens ont également célébré cette victoire face à l'EI.

Aidées par les raids aériens de la coalition internationale menée par les Etats-Unis, les forces d'élite antiterroristes et l'armée irakiennes avaient pénétré mardi dans le centre de Ramadi en vue de reprendre cette ville tombée aux mains de l'EI en mai.

Mais leur avancée avait ensuite été ralentie par les engins explosifs, les snipers et les attaques suicide jihadistes.

- 'Première victoire' -

Ramadi, situé à 100 km à l'ouest de Bagdad, est le chef-lieu de la province majoritairement sunnite d'Al-Anbar, la plus grande d'Irak et qui est frontalière de la Syrie, la Jordanie et l'Arabie saoudite. La ville s'étend le long du fleuve Euphrate dans une vallée fertile.

La reconquête de Ramadi redore le blason de l'armée irakienne, fortement critiquée pour son humiliante déroute en juin 2014 face à l'EI qui avait mis la main sur de vastes pans du territoire au terme d'une offensive fulgurante.

"C'est la première fois depuis l'offensive de Daech que cette institution obtient une victoire sans le soutien des Forces populaires de mobilisation", des groupes paramilitaires chiites, a pour sa part souligné l'analyste politique Ihsan al-Shammari.

Les derniers combats à Ramadi ont coûté la vie à au moins cinq membres des forces de sécurité depuis vendredi, selon des sources au sein des services de sécurité. Le gouvernement n'a pas révélé le bilan total des victimes dans ses rangs depuis le début de l'opération.

Des sources médicales à Bagdad ont indiqué que 93 membres des forces irakiennes ont été blessés et hospitalisés sur la seule journée de dimanche.

Plus de 50 jihadistes ont été tués durant les dernières 48 heures, selon des sources militaires.

- Boucliers humains -

Les combattants jihadistes, qui se seraient retirés à l'est de la ville, ont utilisé des civils présents dans les zones de combat comme boucliers humains, selon plusieurs témoignages.

"Les combattants de Daech ont forcé toutes les familles habitant près du complexe à partir avec eux afin qu'ils puissent fuir vers" la banlieue est de Ramadi, a affirmé un responsable du quartier Khaldiya, Ali Dawood.

Un des civils qui avait pu fuir les zones de combat a affirmé que lui et sa famille avaient été secourus après que des combattants de l'EI se furent servis d'eux comme bouclier humain pour fuir la ville.

Les familles de Ramadi qui ont réussi à sortir de la ville ont pour certaines rejoint des camps de déplacés dans la province. D'autres ont préféré rejoindre Bagdad ou la région autonome du Kurdistan.

D'après l'Organisation internationale des migrations, les habitants de la province d'Al-Anbar représentent un tiers des 3,2 millions d'Irakiens forcés de quitter leur foyer en raison des combats depuis 2014.

L'institut spécialisé IHS Jane's basé à Londres a estimé la semaine dernière que l'EI avait perdu cette année 14% de l'ensemble des territoires conquis en 2014 en Syrie et en Irak.

Avec AFP

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