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Human Rights Watch dénonce des viols des militaires ougandais en Centrafrique


Des femmes revenant des champs pour vendre des légumes près d'un camp de déplacés à proximité de l'aéroport de Bangui.
Des femmes revenant des champs pour vendre des légumes près d'un camp de déplacés à proximité de l'aéroport de Bangui.

Plusieurs femmes ont été abusées sexuellement par des militaires ougandais déployés dans l'est de la Centrafrique entre 2009 et avril 2017, dénonce Human Rights Watch.

"Des militaires ougandais déployés en République centrafricaine ont sexuellement exploité ou abusé au moins 16 femmes et filles", selon l'enquête de HRW qui a interrogé 13 femmes et trois jeunes filles en 2017 dans la ville d'Obo (sud-est) où étaient basées les forces ougandaises.

L'ONG cite le cas d'une fille de 15 ans, appelée Marie, qui a accouché il y a six mois après avoir été violée par un soldat ougandais selon HRW.

Forces spéciales américaines et soldats ougandais luttaient ensemble en Centrafrique jusqu'au mois dernier - date de début de leurs retraits - contre l'Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Cette rébellion venue d'Ouganda a tué selon l'ONU plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants au Soudan du Sud, en RDC et en Centrafrique.

"Les autorités ougandaises et de l'Union africaine devraient effectuer des enquêtes appropriées, punir les responsables et s'assurer que les femmes et les filles qui ont subi des abus ou des sévices sexuels bénéficient des services dont elles ont besoin", estime Lewis Mudge, chercheur auprès de la division Afrique de HRW.

L'ONU a documenté d'autres cas d'abus de la part des Ougandais, rappelle-t-il.

Contacté par l'ONG, le ministère de la Défense à Kampala n'a pas répondu aux allégations. Le commandement américain ne reconnaît pas les accusations portées à l'encontre des soldats ougandais, a indiqué M. Mudge, précisant que HRW n'avait pas eu connaissance d'abus sexuels en Centrafrique commis par des militaires américains.

Les Ougandais pourraient rejoindre la mission de maintien de la paix de l'ONU dans le pays (Minusca) rappelle le communiqué.

Des Casques bleus de la Minusca et des militaires de la force française Sangaris (décembre 2013 - octobre 2016) ont aussi été soupçonnés d'abus sexuels envers des enfants et des femmes en Centrafrique. En France, le parquet de Paris a requis en mars un non-lieu (le classement du dossier) sur les accusations de viols portées par des enfants contre des soldats français en 2013-2014.

Avec AFP

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