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HRW dénonce "répression" et "intimidations" contre l'opposition congolaise


Le 13 juillet, Chérubin Okende, porte-parole d'Ensemble pour la République, a été retrouvé mort.
Le 13 juillet, Chérubin Okende, porte-parole d'Ensemble pour la République, a été retrouvé mort.

A quatre mois de l'élection présidentielle en République démocratique du Congo, l'ONG Human Rights Watch a dénoncé mardi la "répression" et les "intimidations" auxquels l'opposition politique fait face, "dans un contexte de tensions politiques accrues".

Les autorités de la RDC ont "pris pour cible des dirigeants de partis politiques" selon l'organisation américaine de défense des droits humains. Dans un communiqué publié mardi, l'ONG parle de "vague d'arrestations et de restrictions des libertés fondamentales".

Cité par Human Rights Watch, le bureau des droits humains des Nations unies en RDC évoque "des enlèvements et des menaces ciblant l'opposition", "des discours de haine et d'incitation à la violence", ainsi qu'un "usage excessif de la force contre des manifestants pacifiques".

L'organisation de défense de la presse Journalistes en danger (JED), également citée dans le communiqué, s'alarme de la "montée" de la "violence physique à l'égard des journalistes" et des "militants de partis politiques."

La plupart des incidents rapportés dans ce document concerne le parti Ensemble pour la République de Moïse Katumbi, poids-lourd de la politique congolaise, qui est devenu un des principaux opposants au régime du président Félix Tshisekedi.

Le 30 mai, le premier conseiller de M. Katumbi, Salomon Kalonda, a été arrêté à Kinshasa par des agents du renseignement militaire et est détenu jusqu'à ce jour. Les charges retenues contre lui ont changé à plusieurs reprises depuis son arrestation.

Le 13 juillet, Chérubin Okende, porte-parole d'Ensemble pour la République, a été retrouvé mort, criblé de balles dans son véhicule, au bord d'une route dans la capitale.

Cet ancien ministre des Transports de Felix Tshisekedi a rallié Moïse Katumbi et l'opposition fin 2022. Son "assassinat", jusqu'alors non élucidé, a provoqué l'émoi à travers le pays.

Limitation de mouvements, répression violente de manifestations, arrestations, perquisitions avec violences, destruction de biens: les chercheurs de Human Rights Watch disent avoir "de sérieuses inquiétudes quant aux efforts politiquement motivés pour intimider l'opposition".

Cité également dans le communiqué de HRW, le président Félix Tshisekedi, candidat à sa propre réélection en décembre, a déclaré lors d'un meeting le 25 juin qu'il s'attaquerait "sans remords à tout Congolais" qui nuirait à la "stabilité (du) pays". "Peu importe ce qu'on en dira: violations des droits de l'homme, privation de libertés..."

Le 24 mai, au cours d'une conférence de presse, le récemment nommé ministre de l'Intérieur Peter Kazadi s'en est pris aux journalistes internationaux et à la communauté internationale en réponse aux critiques sur la répression violente d'une manifestation.

Il les accuse de fragiliser l'Etat en "distribuant des (bons) points", ce qui selon lui poussent les dirigeants congolais à adapter leur politique "pour ne pas être transférés devant la Cour pénale internationale".

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