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Hausse des violences sexuelles contre les enfants dans les conflits armés


Sur cette photo du 22 août 2018, des enfants yézidis travaillent à l'art et à l'artisanat dans le sous-sol d'un orphelinat à Sheikhan, en Irak.
Sur cette photo du 22 août 2018, des enfants yézidis travaillent à l'art et à l'artisanat dans le sous-sol d'un orphelinat à Sheikhan, en Irak.

Les violences contre les enfants dans des pays en conflit - recrutement d'enfants-soldats, meurtres, mutilations, viols, enlèvements - se sont poursuivies à un niveau élevé en 2021, année marquée par une hausse des violences sexuelles, selon un rapport de l'ONU.

"Cette année encore, deux violations (des droits des enfants) ont fortement augmenté", à savoir "les enlèvements et les viols et autres formes de violences sexuelles (qui) ont augmenté tragiquement de 20%", indique un communiqué accompagnant la publication d'un rapport annuel du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres.

Ce document passe en revue plusieurs pays en conflit et identifie dans une annexe, intitulée "Liste de la honte", les responsables des violations recensées, autorités étatiques et non étatiques ainsi que groupes armés.

Avec l'Ethiopie et le Mozambique, l'Ukraine a été ajoutée dans le rapport parmi les pays suscitant une préoccupation croissante en raison des affrontements qui s'y déroulent.

L'an dernier, les Nations unies ont identifié 23.982 violations graves des droits des enfants, en majorité contre des garçons, dont 22.645 commises en 2021 et 1.337 auparavant mais seulement confirmées en 2021, précise le document.

Si des avancées, comme la remise en liberté d'enfants incarcérés ou recrutés, ont pu être obtenues dans certains pays comme au Mali, au Nigeria ou aux Philippines, les violations graves les plus nombreuses sont intervenues en Afghanistan, en République démocratique du Congo, en Israël et dans les Territoires palestiniens, en Somalie, en Syrie et au Yémen, selon le rapport.

Plusieurs ONG ont réagi négativement au rapport du chef de l'ONU.

"Non seulement le secrétaire général n'a pas inclus les auteurs des conflits armés en Ukraine, en Ethiopie et au Mozambique dans sa 'Liste de la honte', mais son rapport ne fournit aucune information significative sur les violations odieuses dont les enfants ont été victimes dans ces conflits", a déploré Jo Becker, une responsable de l'ONG Human Rights Watch.

"Son omission des forces israéliennes de la 'Liste de la honte'", pourtant accusées du meurtre de 78 enfants palestiniens en 2021 et d'en avoir mutilé 982, "est une autre occasion manquée pour qu'elles rendent des comptes" alors que "d'autres forces ou groupes armés ont été répertoriés pour bien moins de violations", a-t-elle ajouté.

Dans un communiqué, une autre ONG, Watchlist on Children and Armed Conflict, déplore aussi une volonté de minimiser la responsabilité d'Israël et regrette un "mépris flagrant" pour la vie des enfants en Ethiopie, au Mozambique et en Ukraine, ainsi que dans d'autres pays dévastés par la guerre.

Lors d'une conférence de presse, la représentante spéciale d'Antonio Guterres pour les enfants dans les conflits armés, Virginia Gamba, a rejeté les critiques liées à Israël, affirmant que ce pays avait été averti qu'il serait placé sur la "Liste de la honte" pour 2022 si aucune amélioration n'était constatée.

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