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Des progrès encore insuffisants dans la lutte contre l'impunité en Guinée


Une anonyme photographiée au stade national, où elle retournait pour la première fois depuis son arrestation par les forces de sécurité le 28 septembre 2009. Crédit FIDH/Tommy Trenchard
Une anonyme photographiée au stade national, où elle retournait pour la première fois depuis son arrestation par les forces de sécurité le 28 septembre 2009. Crédit FIDH/Tommy Trenchard

Des organisations de défense des droits de l'Homme saluent des "avancées" en Guinée, mais estiment que "beaucoup reste à faire pour consolider l'Etat de droit" dans ce pays "où surgissent encore des épisodes de violence", dans un rapport publié mardi.

Cette ex-colonie française d'Afrique de l'Ouest a été régie par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux, jusqu'à l'élection en 2010 de l'ancien opposant historique Alpha Condé, qui n'a pas mis fin aux violences politiques souvent meurtrières.

"Jusqu'à présent aucune des investigations menées dans le cadre des violences commises au cours de manifestations n'a conduit à un procès", déplorent la Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) et ses organisations partenaires, dans ce document publié à l'occasion d'une réunion mardi au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU sur la situation en Guinée.

"Alors que les élections communales ne cessent d'être repoussées et que des élections législatives sont prévues en 2018, il est urgent que les autorités guinéennes concrétisent dans les meilleurs délais leurs engagements en faveur de la lutte contre l'impunité, à tous les niveaux et en toutes circonstances", selon le texte.

Saluant notamment "le transfèrement historique pour la Guinée" le 12 mars du militaire Aboubakar Sidiki Diakité, dit Toumba, poursuivi pour le massacre d'opposants en 2009, les organisations appellent les autorités à ouvrir "la voie vers la réconciliation nationale en apportant de réelles garanties de non-répétition de la violence d'Etat".

Des enquêtes sont en cours sur la mort de huit personnes, dont plusieurs par balle, lors des manifestations liées à la grève des enseignants en février 2017, rappellent-elles.

Des déclarations récentes du parquet imputant aux manifestants la responsabilité de ces violences ont ulcéré les organisations syndicales.

Le rapport cite aussi d'autres dossiers en suspens, comme la répression de la contestation de janvier-février 2007, et des affaires de tortures récentes de détenus impliquant les forces de sécurité dans la capitale, Conakry.

Les organisations reconnaissent des progrès dans la réforme de la Justice et la législation depuis le processus dit "d'examen périodique universel" de la Guinée devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en janvier 2015.

Mais les "principaux objectifs" fixés il y a deux ans, "à savoir la tenue du procès du 28 septembre et la mise en place d'une Commission vérité, justice et réconciliation, n'ont pas encore été atteints", soulignent-elles.

Le 28 septembre 2009, des militaires avaient tué au moins 157 personnes et violé 109 femmes, dans un stade de Conakry où étaient rassemblés des milliers d'opposants à la candidature à l'élection présidentielle du chef de la junte de l'époque, Moussa Dadis Camara, selon une commission internationale d'enquête de l'ONU.

Avec AFP

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