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Guinée: le dialogue de sourds


Le président Alpha Condé et ses homologues du Bénin, du Niger et de la Côte d'Ivoire reçus à la Maison-Blanche par le président Barack Obama le 29 juillet 2011
Le président Alpha Condé et ses homologues du Bénin, du Niger et de la Côte d'Ivoire reçus à la Maison-Blanche par le président Barack Obama le 29 juillet 2011

Le mardi, 4 octobre, le porte-parole du CPPFT, Mouctar Diallo, a demandé au gouvernement guinéen de dissoudre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la mise en place d’une nouvelle équipe, avant la poursuite du dialogue politique. Mais le pouvoir reste intransigeant sur cette question.

En Guinée, le dialogue politique entre le pouvoir et l’opposition en vue des élections législatives du 29 décembre prochain demeure pour l’heure un dialogue de sourds, malgré l’appel lancé par le président Alpha Condé dimanche dernier. Le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition indique qu’il se penchera bientôt sur la question de boycott ou non de ces législatives.

Dans son discours à la nation dimanche, 2 octobre 2011, à l’occasion du 53ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée – qui fut une colonie française jusqu’en 1958 -, le chef d’Etat guinéen devait déplorer les manifestations qui ont eu lieu le 27 septembre dernier à deux endroits de la Ville de Conakry et demander à l’Opposition de retourner à la table des négociations en vue du scrutin de décembre prochain.

"Ces manifestations malheureusement ont causé deux pertes en vie humaine : deux jeunes à la fleur de l’âge. (…) Je convie les Forces de l’ordre à conserver l’attitude qui a été la leur pendant ces évènements. Aux partis politiques et à leurs militants, je renouvelle l’offre de dialogue", a déclaré le président Condé, assurant avoir "donné des instructions au Gouvernement" et "qu'un processus a été amorcé le 26 septembre dernier."

"L’organisation des élections législatives transparentes et inclusives est le point d’orgue de notre retour définitif à l’ordre constitutionnel par la mise en place d’institutions démocratiques fortes et pérennes", a dit le président Condé.

Le leader guinéen a émi le voeu "que tous les partis politiques participent à cette élection et que tous les électeurs aient la possibilité de voter. La transparence et la crédibilité de cette élection est un gage supplémentaire pour notre pays tant sur le plan intérieur qu’extérieur. "

Ecoutez les déclarations du ministre de l'Administration du territoire, Alhassane Condé:

Cependant, le Collectif des Partis Politiques pour la Finalisation de la Transition (CPPFT), composé d’une vingtaine de formations, ne l’entend pas de cette oreille. Le mardi, 4 octobre, le porte-parole du CPPFT, Mouctar Diallo, a demandé au gouvernement guinéen de dissoudre la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) et la mise en place d’une nouvelle équipe, avant la poursuite du dialogue politique.Cliquez ci-dessous pour un extrait de l'interview accordée par M. Diallo à la Voix de l'Amérique.

Mais le pouvoir reste intransigeant sur cette question. Dans une déclaration à la Voix de l’Amérique, le ministre de l’Administration du Territoire avait déjà affirmé que la CENI est un organe indépendant et qu’il est impossible pour le gouvernement de suspendre toutes ses activités en vue des législatives du 29 décembre.

Bref, pour l’heure, les deux parties campent sur leurs positions et aucune issue probable à cette impasse politique ne semble imminente.

Ainsi l’opposition guinéenne se retrouve en ce moment dans un dilemme : le boycott ou non du scrutin de décembre. Le CPPFT dit qu’il examinera la question très bientôt.

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