Liens d'accessibilité

Dernières nouvelles

Griezmann met en scène sa décision de rester à l'Atlético Madrid


Antoine Griezmann lors de la finale de l'Europa League entre l'Atletico Madrid et Marseille à Decines , le 16 mai 2018.
Antoine Griezmann lors de la finale de l'Europa League entre l'Atletico Madrid et Marseille à Decines , le 16 mai 2018.

Dans une mise en scène digne de la télé-réalité, l'attaquant international français Antoine Griezmann, convoité par le FC Barcelone, a annoncé jeudi qu'il restait à l'Atletico Madrid et rêvait d'y remporter un jour la Ligue des Champions.

"J'ai décidé de rester", a dit "Grizi" à la fin d'une vidéo d'environ 30 minutes diffusée en prime-time et en exclusivité par une chaîne payante espagnole, à deux jours de ses débuts au Mondial avec les Bleus, samedi face à l'Australie.

Après avoir ménagé le suspense depuis des semaines, "Grizi" a donc fait le choix du club où il évolue depuis 2014. En échange, selon la presse espagnole, d'une augmentation de salaire à 20 millions d'euros par an, ce qui ferait de lui le joueur le mieux payé de l'histoire du club avec lequel son contrat actuel courait jusqu'en 2022.

>> Lire aussi : Griezmann au Barça, c'est fait, selon Luis Suarez

Au-delà de son choix, c'est la manière de l'annoncer qui surprend: mardi en Russie, il assurait que sa décision avait "été prise" mais que ce n'était "pas le moment ni l'endroit pour le dire".

Filmé depuis le 16 avril, dans sa villa luxueuse de la banlieue de Madrid, chez ses parents en France, avec sa fille, en train de se faire tatouer ou de manger des pop-corn, "Grizi" évoque ses états d'âme. Face caméra et rap en bande-son.

Il confie son hésitation entre gagner une Ligue des Champions avec l'Atlético, pour rentrer "dans l'histoire du club", ou n'être qu'un champion parmi d'autres au Barça.

"Je veux gagner la Ligue des Champions (...) Ce n'est pas de la malchance, c'est qu'il nous a manqué quelque chose", dit-il au sujet des deux finales de C1 perdues par l'Atléti contre le Real en 2014 et 2016.

Après un long feuilleton et beaucoup d'hésitations, l'attaquant âgé de 27 ans a finalement décidé de ne pas changer d'air, en laissant peut-être passer sa chance de rejoindre un club plus huppé et prêt à payer une clause libératoire de 100 millions d'euros, selon les médias.

- 'Griezmann, reste!' -

A Barcelone, l'un des deux géants du Championnat d'Espagne avec le Real Madrid, Griezmann aurait pu accumuler davantage de trophées qu'à l'Atlético, où la moisson est plus aléatoire: avant l'Europa League décrochée mi-mai, l'attaquant français aux 209 matches (112 buts) avec les "Colchoneros" ne comptait qu'une maigre Supercoupe d'Espagne en 2014.

Mais, au stade Metropolitano, Griezmann reste l'icône incontestée alors qu'il aurait évolué à Barcelone dans l'ombre écrasante de Lionel Messi...

Lors des célébrations du titre en C3 mi-mai, le peuple "rojiblanco" a d'ailleurs chanté "Griezmann, reste!" pour le dissuader de rejoindre Barcelone, même si certains l'ont sifflé lors du dernier match de la saison.

Affecté par ces huées, Griezmann a néanmoins choisi de rester, comme l'été précédent lorsqu'il avait évoqué un départ à Manchester United avant de se rétracter et de prolonger.

Dans la capitale espagnole, où il vit avec sa compagne Erika et leur fille Mia, née en 2016, "Grizi" a ses repères. Et il assure avoir encore beaucoup à apprendre de son entraîneur Diego "Cholo" Simeone.

"Le +Cholo+ m'a rendu meilleur et il m'a permis de figurer parmi les trois meilleurs joueurs du monde", disait le mois dernier le Ballon de Bronze 2016.

- Douche froide pour le Barça -

Dans la balance a peut-être pesé la croissance continue de l'Atlético, qui a inauguré cette saison son nouveau stade Metropolitano (68.000 places) et rêve d'y disputer la finale de Ligue des champions qui y sera organisée en juin 2019.

On peut également imaginer que Griezmann a obtenu des assurances en matière de recrutement alors que le club "colchonero" a laissé partir son icône Fernando Torres et pourrait vendre certains joueurs peu utilisés comme le Français Kevin Gameiro.

Côté Barcelone, en revanche, c'est la douche froide, alors que même la star Messi avait participé à l'opération séduction en déclarant cette semaine que le Français était un "super joueur" avec qui il serait "facile de s'entendre".

Ce revirement, sur un dossier donné pour scellé en décembre dernier, fragilise le président Josep Maria Bartomeu. Il avait fait publiquement état de contacts avec l'entourage de Griezmann mais a laissé échapper sa grande recrue de l'été.

Un an après la perte de Neymar, le coup est rude pour le Barça qui a engagé Eric Abidal comme directeur sportif. L'objectif est de rebâtir l'effectif, orphelin du capitaine et maître à jouer Andrés Iniesta parti au Japon. Et voilà Abidal déjà sous pression, dans un mercato qui ne fait que commencer.

Avec AFP

XS
SM
MD
LG