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Grèves dans la santé au Sénégal après des poursuites contre six sages-femmes


Les grèves dans la santé visent aussi à réclamer de meilleures conditions de travail et le respect d'accords financiers signés, selon les syndicats, avec le gouvernement.
Les grèves dans la santé visent aussi à réclamer de meilleures conditions de travail et le respect d'accords financiers signés, selon les syndicats, avec le gouvernement.

Le système de santé public du Sénégal était touché jeudi par des grèves controversées lancées pour protester notamment contre les poursuites judiciaires visant six sages-femmes, après le décès d'une femme enceinte qui a ému le pays.

Parmi plusieurs mouvements, on comptait celui de l'association nationale des sages-femmes, qui a décrété une "journée sans accouchement", avec un boycott des maternités, et reçu le soutien d'une centrale syndicale formée notamment de médecins.

Les mots d'ordre de grève, à l'appel de syndicats différents pour une durée d'un à trois jours, ont "paralysé la santé", a déclaré jeudi à l'AFP Mballo Dia Thiam, responsable de l'Alliance des syndicats autonomes de la santé (Asas). "C'est un secteur à terre", a-t-il assuré.

Joint jeudi par l'AFP, le ministère de la Santé a dit avoir "pris des mesures", sans plus de détails, et sans donner de précision sur l'impact de ces grèves. Sur la radio privée Iradio, une femme a témoigné s'être entendu dire de revenir vendredi pour des soins pour une femme enceinte qu'elle accompagnait dans un établissement de Dakar.

Une autre femme a exprimé sa colère, appelant les autorités à réagir alors que fleurissent sur les réseaux sociaux des messages critiquant sévèrement les grévistes. Les différentes grèves dans la santé visent également à réclamer de meilleures conditions de travail et le respect d'accords financiers signés, selon les syndicats, avec le gouvernement.

Six sages-femmes doivent être jugées le 27 avril devant le tribunal de Louga pour "non assistance à personne en danger", après la mort, le 1er avril, d'une femme enceinte de neuf mois dans l'hôpital public de cette ville du nord du pays. Le ministre de la Santé Abdoulaye Diouf Sall a reconnu le 14 avril que la mort de cette jeune femme, Astou Sokhna, aurait pu être évitée avec plus de vigilance.

Selon la presse sénégalaise, Astou Sokhna, âgée d'une trentaine d'années, est décédée après avoir attendu dans de grandes souffrances pendant une vingtaine d'heures la césarienne qu'elle réclamait. Le personnel aurait refusé sa demande, arguant que son opération n'était pas prévue, et aurait menacé de la chasser si elle insistait. Son bébé n'a pas été sauvé.

Le drame a suscité sur les réseaux sociaux un flot de protestations contre les carences du système de santé public au Sénégal. Le directeur de l'hôpital a été limogé. Une manifestation pour réclamer "justice pour Astou" est prévue samedi à Dakar.

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