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Germanwings : un an après, les familles se recueillent sur les lieux du drame


Les parents et la famille de Robert Oliver, une victime américaine du vol Germanwings, prennent part à un service commémoratif à Montcada i Reixac, près de Barcelone, en Espagne, le 20 Juin 2015. (REUTERS/Albert Gea)
Les parents et la famille de Robert Oliver, une victime américaine du vol Germanwings, prennent part à un service commémoratif à Montcada i Reixac, près de Barcelone, en Espagne, le 20 Juin 2015. (REUTERS/Albert Gea)

Des centaines de proches des 149 victimes du crash de l'A320 de Germanwings, pour beaucoup venus d'Allemagne et d'Espagne, ont commémoré avec émotion jeudi dans les Alpes françaises la catastrophe provoquée il y a un an par le copilote.

Au total, plus de 600 personnes ont pris part aux cérémonies privées organisées dans le village du Vernet, à proximité immédiate des lieux de la tragédie, par le transporteur aérien Lufthansa, dont Germanwings est la filiale à bas coûts.

"Je me sens mieux maintenant", confie Juan Pedro. Avec d'autres proches, cet Espagnol a gravi, comme en pèlerinage, le chemin qui mène au lieu exact où, le 24 mars 2015, s'est écrasé l'appareil, précipité sur la montagne par son copilote allemand Andreas Lubitz, qui souffrait de lourds problèmes psychologiques.

Un chemin forestier, boueux et en partie enneigé y conduit. En contrebas, il se poursuit par une piste construite pour permettre aux secours d'accéder au site du crash: une ravine entourée de montagnes noires escarpées. Plantée dans le sol, une balise rouge et blanche signale le point d'impact.

Le site même du crash a été "sanctuarisé" sur plusieurs hectares. Une barrière, exceptionnellement ouverte pour les familles, a été érigée à l'entrée.

Le matin, au Vernet, parents, grands-parents et enfants, acheminés en France par des vols affrétés par Lufthansa, s'étaient dirigés en silence vers les tentes blanches dressées pour les accueillir. Beaucoup portaient des fleurs.

Après l'énumération du nom de chacune des victimes, à 09H41 GMT, une minute de silence a marqué l'heure précise à laquelle s'est écrasé l'avion, qui effectuait la liaison Barcelone-Düsseldorf.

Au même moment en Allemagne, les habitants d'Haltern am See (ouest) se sont eux aussi recueillis silencieusement en mémoire de 16 élèves et deux enseignantes d'un lycée de la ville figurant parmi les victimes. Ce groupe était parti en Espagne dans le cadre d'un échange scolaire.

Des proches des victimes ont ensuite pris la parole et entamé des chants avant de déposer des roses au pied de la stèle érigée au Vernet.

Quelques familles et des personnalités, dont les présidents de Lufthansa et Germanwings ainsi qu'une représentante du ministère des Transports allemand, se sont également rendus au cimetière du village pour déposer des gerbes de fleurs sur la tombe commune où des restes non identifiés ont été inhumés.

Respect pour les victimes

Pour respecter l'intimité des familles, une tente blanche a été dressée autour de la stèle et une autre autour de la tombe commune.

Les corps identifiés avaient été rendus aux familles des victimes de 19 nationalités, l'Allemagne et l'Espagne ayant été les plus touchées avec respectivement 72 et 50 morts. Un seul défunt a été enterré au Vernet, Milad, un journaliste sportif iranien de 31 ans.

"Nous sommes ici aujourd'hui pour montrer notre respect aux victimes, montrer qu'on les soutient, même un an après", a déclaré à la presse Carsten Spohr, le PDG de Lufthansa.

Des mots encore difficiles à entendre pour certains, à l'instar d'un Israélien qui a trouvé le discours du PDG "trop froid". Il a aussi refusé de gravir le chemin escarpé jusqu'au lieu du crash: "Je ne pense pas qu'il y ait là-haut un signe quelconque de ce qu'il s'est passé. Je préfère me recueillir au cimetière".

Les enquêtes judiciaires et aéronautiques conduites en France après la catastrophe ont rapidement conduit à la mise en cause du copilote, qui souffrait de problèmes psychologiques et avait précipité volontairement l'appareil au sol.

Pour éviter la réédition d'une telle tragédie, les experts de l'aviation civile française ont recommandé, dans leur rapport final publié le 13 mars, un contrôle médical accru des pilotes et une levée du secret en cas de troubles psychologiques.

Avec AFP

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