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L'Ethiopie prolonge de quatre mois l'état d'urgence


Le président Mulatu Teshome s'adresse devant le Parlement à Addis Ababa, en Éthiopie, le 10 octobre 2016.
Le président Mulatu Teshome s'adresse devant le Parlement à Addis Ababa, en Éthiopie, le 10 octobre 2016.

Le Parlement éthiopien a approuvé jeudi la prolongation pour quatre mois de l'état d'urgence décrété en octobre pour mettre un terme à plusieurs mois de violentes manifestations antigouvernementales.

"La chambre a voté à l'unanimité l'extension de l'état d'urgence", a rapporté la radio gouvernementale Fana.

Le ministre de la Défense Siraj Fegessa a justifié cette décision par la nécessité de s'assurer que "la paix et la sécurité relatives", qui prévalent actuellement, s'installent durablement.

Le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn avait déclaré l'état d'urgence le 9 octobre pour six mois, après des mois de contestation antigouvernementale dans tout le pays, sévèrement réprimée par les autorités.

Le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a dénoncé ce massacre lors d'un passage télévisé, le 21 avril 2016.
Le premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a dénoncé ce massacre lors d'un passage télévisé, le 21 avril 2016.

Cette déclaration d'état d'urgence sur l'ensemble du territoire était sans précédent en Ethiopie depuis 25 ans, année de la chute du "négus rouge" Mengistu Hailé Mariam. En 2005, les autorités éthiopiennes avaient décrété un état d'urgence limité à certaines villes, dont Addis Abeba, pour une durée de 30 jours, après des élections controversées.

Le mouvement de contestation antigouvernementale a débuté en région oromo (centre et ouest) en novembre 2015, avant de s'étendre à la région amhara (nord) à partir de l'été 2016.

Oromo et Amhara représentent les deux principales ethnies du pays et forment plus de 60% de la population. Les contestataires dénoncent la domination sans partage de la coalition au pouvoir depuis 25 ans et ce qu'ils estiment être une sur-représentation de la minorité des Tigréens aux postes-clés au sein du gouvernement et des forces de sécurité.

Lors de la flambée de violences, les manifestants s'en étaient notamment pris à des bâtiments publics et à des usines appartenant à des capitaux étrangers. La répression avait fait plus de 500 morts, selon des organisations de défense des droits de l'Homme.

Les autorités éthiopiennes ont arrêté plus de 11 500 personnes dans le cadre de l'état d'urgence. La plupart ont ensuite été libérées après avoir suivi un programme de "rééducation" et de "conseils".

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