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Droits humains

Les camps de réfugiés de Shimelba et Hitsats au Tigré "totalement détruits"

Le camp de réfugiés de Hitsats, dans la région du Tigré, le 9 novembre 2017.

Les camps de réfugiés érythréens de Shimelba et Hitsats, dans la région éthiopienne du Tigré, "sont totalements détruits", a affirmé vendredi le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) de l'ONU, qui a pu se rendre sur place pour la première fois depuis novembre.

Les équipes de l'ONU "ont trouvé les deux camps totalement détruits, et toutes les installations humanitaires pillées et vandalisées", a indiqué un porte-parole du HCR, Boris Cheshirkov, lors d'un point de presse à Genève, confirmant ainsi ce qui avait pu être déduit d'images satellite au mois de février.

Le HCR a aussi fait part de son inquiétude pour les quelques 20.000 réfugiés érythréens qui vivaient là et ont tous fui les camps.


Un nombre indéterminé est disséminé aux alentours de la ville de Shiraro, a précisé le HCR, indiquant qu'une prochaine mission menée avec l'Agence éthiopienne pour les réfugiés (ARRA), doit évaluer leur nombre, leurs besoins et leur souhait d'être éventuellement relocalisés.

Le HCR rappelle que plus de 7.000 des réfugiés qui se trouvaient initialement dans les camps détruits se sont rendus dans les deux autres camps de réfugiés érythréens au Tigré, Mai Aini et Adi Harush.

Environ 1.000 autres ont fui ailleurs en Ethiopie.

L'aide humanitaire a pu parvenir aux réfugiés dans les camps de Mai Aini et Adi Harush mais ils sont surpeuplés, note l'agence onusienne, qui cherche de nouveaux emplacements pour installer les réfugiés, ce qui est d'autant plus pressant que la saison des pluies approche.

A ces réfugiés érythréens viennent s'ajouter quelque 95.000 Ethiopiens déplacés qui se trouvent dans le district de Shiraro.

La très grande majorité d'entre eux vivent dans les communautés locales.

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Faute de fonds, le PAM réduit les rations alimentaires des réfugiés congolais au Burundi

ARCHIVES - L'entrepôt du PAM à Mombasa, au Kenya, utilisé pour stocker l'aide alimentaire destinée au Burundi, au Kenya, au Soudan, à la Somalie et à l'Ouganda, le mercredi 3 décembre 2008.

Les rations d'aide alimentaire pour les réfugiés au Burundi, en majorité des Congolais fuyant les violences dans l'est de la RDC, vont être réduites de moitié à partir du 1er avril faute de financements suffisants, a annoncé jeudi le Programme alimentaire mondial (PAM).

"Plus de 56.000 réfugiés congolais ne recevront bientôt que la moitié des rations alimentaires dont ils ont besoin, en raison d'une diminution du financement pour les besoins alimentaires dans cinq camps au Burundi", a annoncé dans un communiqué l'agence de l'ONU.

Selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, le pays enclavé d'Afrique de la région des grands lacs, classé par la Banque mondiale comme le plus pauvre au monde en PIB par habitant, accueille quelque 85.000 réfugiés et demandeurs d'asile .

Le PAM distribuait jusqu'à présent à chaque réfugié de l'argent ou de la nourriture d'un montant équivalent à 0,55 dollar par jour pour couvrir des besoins caloriques quotidiens. "Ce montant va être divisé par deux", a martelé l'agence de l'ONU.

"Bien que nous apprécions le soutien reçu jusqu'à présent, nous avons un besoin urgent de 7,1 millions de dollars (6,5 millions d'euros) pour nourrir les 56.000 réfugiés avec des rations complètes pour les six prochains mois", a déclaré Housainou Taal, représentant du PAM au Burundi, évoquant des réfugiés "extrêmement vulnérables".

Les réfugiés viennent en majorité de la République démocratique du Congo voisine, en proie à une rébellion dans l'est du pays où les armes pullulent. Le PAM est confronté à une baisse de ses financements, ainsi qu'à la flambée des prix de la nourriture, à cause notamment de la guerre en Ukraine.

Au Bangladesh, le PAM a réduit les rations alimentaires pour les Rohingyas, à cause d'un énorme manque de financements. Au Yémen, l'agence de l'ONU a annoncé le 15 mars avoir besoin de plus du double des fonds promis afin de rétablir des rations alimentaires complètes pour des millions de personnes dans le besoin.

Conflit communautaire dans l'ouest de la RDC: au moins 300 morts depuis juin

Après la pluie, des commerçants quittent le marché avec leurs bagages à la dot à Kitshanga, à 90 kilomètres de la ville de Goma dans l'est de la République démocratique du Congo le 10 décembre 2022.

Les violences communautaires en cours dans l'ouest de la République démocratique du Congo ont fait au moins 300 morts depuis juin 2022, indique Human Rights Watch dans un rapport publié jeudi.

En octobre, le gouvernement avait chiffré à "plus de 180" le nombre de morts dans ce conflit entre les communautés Teke et Yaka. Il estimait alors que la situation était "sous contrôle", mais le conflit, qui a débuté dans la province de Maï-Ndombe et s'est étendu à la province voisine de Kwilu, a perduré et les violences continuent.

De nouveaux soldats ougandais bientôt déployés en RDC
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Elles ont fait "au moins 300 morts lors de cycles d'attaques et de représailles", écrit Human Rights Watch. "Le gouvernement devrait traiter de toute urgence les litiges de longue date liés au pouvoir coutumier et aux droits fonciers afin d'éviter la récurrence de telles violences", ajoute l'organisation de défense des droits de l'Homme.

Les violences ont démarré autour d'un conflit foncier entre les Teke, qui se considèrent comme originaires et propriétaires des villages situés le long du fleuve Congo sur une distance d'environ 200 kilomètres, et les Yaka, venus s'installer après eux.

"Des villageois issus de communautés majoritairement Teke et Yaka, toutes deux impliquées dans un litige lié à une redevance coutumière et à l’accès à la terre, ont endommagé, détruit, pillé et brûlé des centaines de maisons ainsi que des écoles et des centres de santé", précise HRW. L'ONG ajoute que "dès la fin du mois de juin, des membres de la communauté Yaka se sont organisés en groupes, appelés 'Mobondo' en référence à des fétiches".

"Armés de machettes, de couteaux, de lances, d'arcs et de flèches, de fusils de chasse et de quelques fusils d'assaut militaires, ils ont attaqué et tué des dizaines de villageois teke, selon plusieurs témoins", affirme le rapport. "Certains villageois teke ont pris part à l'éruption initiale des violences, ciblant les Yaka ainsi que leurs magasins et leurs maisons", écrit également HRW. "Toutefois, les assaillants Mobondo ont rapidement pris le dessus", selon l'organisation.

HRW ajoute que "le gouvernement n'a pas renforcé les effectifs des forces de sécurité provinciales, pourtant débordées, avant le mois de septembre, et n'a pas fourni une aide adéquate aux plus de 50.000 personnes déplacées par les violences". Selon l'ONG, certains membres des forces de sécurité congolaises auraient eux-mêmes "commis des exactions, notamment des exécutions extrajudiciaires, des pillages et des violences sexuelles".

Enrôlement forcés au Burkina Faso : "une violation très grave des droits humains"

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Au Cameroun, la police municipale comme instrument de cohésion sociale ?

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Burkina: inquiétude de la société civile après des cas d'"enrôlement forcé"

Le chef de la junte du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré (à dr.) lors d'une cérémonie au camp militaire du général Sangoule Lamizana à Ouagadougou le 8 octobre 2022.

Des organisations de la société civile du Burkina Faso ont exprimé leur inquiétude après des cas d'"enlèvement" et d'"enrôlement forcé" de citoyens comme supplétifs de l'armée dans la lutte contre le jihadisme, et dénoncé la "négation récurrente et systématique des libertés d’opinion".

Le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP) "a appris avec consternation l’enlèvement et l’enrôlement forcé de Boukaré Ouédraogo, président du mouvement de l'Appel de Kaya, comme VDP. (Volontaire pour la défense de la patrie, supplétifs civils de l'armée)", survenu le 22 mars, écrit l'organisation dans un communiqué transmis mercredi à l'AFP.

Une autre organisation, le Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), a confirmé l'enlèvement et l'enrôlement, dans un communiqué séparé. Selon le MBDHP, M. Ouedraogo se serait rendu mercredi dernier "à la résidence du gouverneur du Centre-nord pour rencontrer le président de transition Ibrahim Traoré", en visite à Kaya, le chef-lieu de la région, explique le MBDHP, citant des témoins.

Pour le CISC, l'arrestation de Boukaré Ouédraogo est liée à une conférence de presse quelques jours plus tôt où il avait interpellé le président Traoré, arrivé au pouvoir par un putsch fin septembre, sur la situation sécuritaire dans la région. Les deux organisations ont dénoncé une "arrestation arbitraire" et appelé à la libération immédiate de M. Ouedraogo tout en déplorant la "tendance actuelle à la négation récurrente et systématique des libertés d’opinion et d’expression de citoyens".

Samedi, lors d'une rencontre avec des ressortissants de Kaya, le capitaine Ibrahim Traoré a reconnu avoir ordonné l'enrôlement d'un citoyen sans le nommer, l'accusant d'avoir divulgué des informations qui ont engendré l'attaque d'un "point névralgique" près de la ville qui avait fait au moins quatorze morts dont quatre soldats.

"Par leur (sa) faute, des hommes sont tombés. Nous lui avons fait comprendre et nous l'avons engagé immédiatement pour être VDP. Et il en sera ainsi de tous ceux qui ne sont pas capables de défendre la patrie", avait-il lancé sous les acclamations de l'auditoire.

Selon d'autres organisations de la société civile, samedi, deux de leurs représentants ont également été interpellés et enrôlés comme VDP, après avoir critiqué la gestion de la transition lors d'une conférence de presse. Depuis 2015, le Burkina est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes jihadistes liés à l'Etat islamique et à Al-Qaïda, qui ont fait au total 10.000 morts civils et militaires selon des ONG, et quelque deux millions de déplacés.

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