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Etat d'urgence en Turquie : Berlin met en garde contre toute chasse aux sorcières


Le président turc Recep Tayyip Erdogan
Le président turc Recep Tayyip Erdogan

Le ministre des Affaires étrangères allemand, Frank-Walter Steinmeier, a appelé jeudi la Turquie à ne pas se lancer dans une chasse aux sorcières visant les opposants politiques, après l'instauration de l'état d'urgence décrétée la veille par le président Recep Tayyip Erdogan.

Il est "essentiel que l'état d'urgence soit limité à une durée nécessaire" au terme de laquelle il doit être "immédiatement levé", a indiqué dans un communiqué le chef de la diplomatie de la chancelière Angela Merkel.

M. Steinmeier a appelé Ankara à respecter les principes de "l'Etat de droit" et à garder "la juste mesure des choses" dans l'application de l'état d'urgence.

"La tentative de putsch laisse de profondes traces dans la politique et la société turques", a poursuivi M. Steinmeier. "Seules l'implication dans des actes pénalement répréhensibles peut faire l'objet de mesures d'Etat, non l'opinion politique présumée", a-t-il encore insisté, jugeant cela "dans l'intérêt même de la Turquie".

Le président Erdogan, qui a multiplié les interpellations et les limogeages depuis la tentative de coup d'Etat avortée dans la nuit de vendredi à samedi, a annoncé mercredi soir l'instauration de l'état d'urgence "pour une durée de trois mois" en Turquie.

Cette mesure était "nécessaire pour éradiquer rapidement tous les éléments de l'organisation terroriste impliquée dans la tentative de coup d'Etat", a-t-il justifié, en référence aux réseaux du prédicateur Fethullah Gülen, sa bête noire, qu'il a accusé d'avoir été l'instigateur du putsch. Ce dernier, depuis son exil aux Etats-Unis, a formellement démenti toute implication.

Selon un dernier bilan officiel, la tentative de putsch a fait 312 morts, dont 145 civils, 60 policiers et trois soldats. 104 rebelles ont été tués.

Environ 10.000 personnes ont été arrêtées, et quelque 55.000 autres, dont de nombreux fonctionnaires, ont été suspendues ou démises de leurs fonctions, selon un comptage de l'AFP à partir des chiffres officiels et ceux rapportés par les médias.

Avec AFP

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