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Droits humains

eSwatini: l'ONU "profondément préoccupée", le gouvernement sur la défensive

Une barricade sur la route en feu à Mbabane, Eswatini, le 29 juin 2021.

L'ONU s'est dit mardi "profondément préoccupée" face à la violente répression des manifestations contre la monarchie en Eswatini, et appelle le gouvernement de ce pays enclavé d'Afrique australe à "veiller à ce que des enquêtes rapides, transparentes, efficaces, indépendantes et impartiales soient menées sur toutes les allégations de violations des droits de humains".

Dernière monarchie absolue d'Afrique, ce pays de 1,3 million d'habitants, anciennement appelé Swaziland, est secoué depuis fin mai par des heurts entre policiers et manifestants pro-démocratie, qui ont fait plusieurs dizaines de morts et de blessés, selon plusieurs sources.

Les troubles avaient commencé lorsque des étudiants sont descendus dans la rue pour demander des comptes sur la mort de Thabani Nkomonye, un étudiant en droit de 25 ans, qui aurait été causée par la police.

Depuis, ces manifestations se sont transformées en marches quotidiennes en faveur de la démocratie, avant de dégénérer en émeutes dans certains endroits. La réaction des forces de sécurité a été particulièrement violente.

L'ONG Amnesty International a décompté au moins 20 personnes tuées par les forces de sécurité, six portées disparues et au moins 150 manifestants hospitalisés avec notamment des blessures par balles. Le gouvernement a jusqu'ici déclaré ne pas avoir reçu de rapport officiel sur ces décès.

De son côté, les autorités d'eSwatini affirment que la police a été déployé pour "préserver la paix et l'ordre", selon le porte-parole du gouvernement Sabelo Dlamini, interviewé par James Butty de la VOA.

Il ajoute que les dommages causés par ces manifestations s'élèvent à environ 3 milliards d'emalangeni, la monnaie nationale, et que 5 000 emplois ont été perdus en raison de la destruction de nombreuses entreprises.

Interrogé sur les revendications désormais politiques des manifestants, notamment le droit du peuple et non du roi de décider qui sera le prochain Premier ministre, le porte-parole propose de "s'asseoir autour d'une même table".

Une délégation de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), arrivée dans le pays dimanche pour une mission d'enquête, est repartie le même jour sans avoir terminé sa mission.

Calme dans la capitale d'eSwatini après des jours de manifestations
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Tigré: pour l'ONU, l'accord de paix ne doit pas empêcher d'enquêter sur les crimes

L'Éthiopienne Asafu Alamaya, une aveugle de 80 ans qui a fui le conflit du Tigré, est assise dans son abri de fortune au camp de réfugiés d'Um Raquba dans l'État de Gedaref, dans l'est du Soudan, le 12 décembre 2020.

L'accord de paix ayant mis fin à deux ans de brutal conflit dans la région éthiopienne du Tigré ne doit pas empêcher d'enquêter sur les crimes de guerre et contre l'humanité, a affirmé mardi la Commission d'enquête de l'ONU.

La signature le 2 novembre 2022 à Pretoria de l'accord de paix mettant fin au conflit entre le gouvernement fédéral éthiopien et les autorités régionales du Tigré en dissidence "est une étape importante", a déclaré le président de ce groupe d'enquêteurs, Mohamed Chande Othman, devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

Mais "la nécessité d'enquêter sur les allégations de violations, tant avant que depuis l'accord de paix, reste plus importante que jamais pour instaurer une paix durable dans le plein respect des droits humains", a-t-il souligné.

En septembre dernier, la Commission avait affirmé avoir "des motifs raisonnables de croire que toutes les parties au conflit" forces éthiopiennes et érythréennes comme forces rebelles "ont commis des crimes de guerre et des violations des droits humains depuis que les combats ont éclaté en novembre 2020", a rappelé son président.

La Commission avait par ailleurs également évoqué des crimes contre l'humanité commis par les forces éthiopiennes et érythréennes. Le groupe d'enquêteurs de l'ONU a été établi pour un an le 17 décembre 2021, pour enquêter de manière approfondie et indépendante sur les accusations de violations répétées des droits humains commises en Ethiopie depuis le début du conflit dans le nord du pays en novembre 2020.

Son mandat a été renouvelé en 2022 jusqu'en septembre 2023. Mais certains observateurs, dont Amnesty International, ont affirmé craindre que l'Ethiopie tente d'y mettre un terme prématurément. Il faudrait pour cela que l'Ethiopie rallie assez de pays pour envisager de lancer un projet de résolution en ce sens début avril, lors du vote des résolutions au Conseil des droits de l'Homme.

Les pays ont jusqu'à jeudi pour déposer des projets de résolution. Mardi, l'ambassadeur éthiopien auprès de l'ONU à Genève, Tsegab Kebebew Daka, a souligné les efforts réalisés par son pays dans le cadre de l'accord de paix, notamment en matière de justice transitionnelle et de désarmement, mais n'a pas indiqué si l'Ethiopie voulait s'attaquer au mandat de la Commission.

Il l'a toutefois mise en garde, l'appelant "à faire très attention, d'ici septembre, date à laquelle elle présentera son rapport final, à ne pas répéter le type d'allégations incendiaires et infondées contenues dans son rapport préliminaire, qui risquent de compromettre l'accord de paix".

La CPI réclame soutien et "persévérance" pour faire la justice sur les crimes commis en Ukraine

La juge présidente Miatta Maria Samba, au centre, ouvre le procès de Mahamat Said Abdel Kani à la Cour pénale internationale de La Haye, aux Pays-Bas, le lundi 26 septembre 2022.

La Cour pénale internationale (CPI) a réclamé lundi le soutien et la "persévérance" de la communauté internationale pour l'aider dans ses investigations sur les crimes de guerre présumés commis en Ukraine, trois jours après l'émission d'un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine.

"Nous avons besoin collectivement de persévérance pour parvenir à rendre la justice", a insisté le procureur de la CPI Karim Khan, en ouvrant une conférence internationale organisée à Londres et réunissant des ministres de la Justice et représentants de plus de 40 Etats en soutien à l'action de la Cour.

La CPI, basée à La Haye, a engagé une enquête sur de possibles crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis dans le cadre de la guerre lancée par Moscou contre l'Ukraine le 24 février 2022, dont sont accusées les forces russes dans l'immense majorité des cas.

Vendredi, elle a émis un mandat d'arrêt contre le président russe Vladimir Poutine et la commissaire russe aux droits des enfants, Maria Lvova-Belova, pour le crime de guerre de "déportation illégale" d'enfants ukrainiens.

M. Khan a qualifié de "triste" et "sombre" cette décision, qui vise pour la première fois le dirigeant d'un des cinq Etats membres permanents du conseil de sécurité de l'ONU. En représailles à la décision de la CPI qu'elle a qualifiée de "nulle et non avenue", la Russie a annoncé lundi l'ouverture d'une "enquête pénale" contre M. Khan et trois autres juges de la Cour.

"Si le bruit est inévitable, nous devrions nous concentrer sur ce qui se passe vraiment et la nécessité d'avoir une enquête indépendante et impartiale", a insisté lundi M. Khan, remerciant les pays présents pour leur soutien, dont le Japon, la Pologne et la France, mais aussi l'Union européenne.

Unis "pour une cause"

Le ministre britannique de la Justice, Dominic Raab, dont le pays a organisé conjointement avec les Pays-Bas cette conférence, s'est félicité de voir "aujourd'hui 42 Nations unies pour une cause, qui est de demander des comptes à la Russie" pour ses actions en Ukraine.

Pour mener ses investigations, la CPI a besoin de moyens financiers et techniques et en décembre dernier, Karim Khan avait appelé la communauté internationale à augmenter son soutien à l'institution. "Nous ne pouvons pas tout faire en même temps. Nous ne disposons pas de ressources illimitées", a-t-il redit lundi matin sur la BBC. "Je veux simplement vous demander de soutenir la CPI avec toutes les ressources nécessaires", a plaidé le ministre ukrainien de la Justice, Denys Maliuska, devant ses homologues.

Plusieurs pays doivent annoncer lundi la mobilisation de moyens supplémentaires pour soutenir l'enquête de la CPI. Londres a déjà annoncé un financement supplémentaire de près de 400.000 livres sterling (452.000 euros), portant son soutien total à un million de livres (1,13 million d'euros) depuis l'an dernier, pour financer le soutien psychologique des témoins et victimes de crimes ou encore le renfort d'experts britanniques auprès de la CPI.

L'Union européenne "a déjà apporté plus de 10 millions d'euros" à la CPI depuis le début de l'invasion russe et "je peux vous assurer que l'Union européenne se tient prête à continuer" son soutien à la Cour, a affirmé le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders. Il a aussi rappelé la volonté de l'UE d'amender le traité de Rome, ayant institué la CPI pour permettre à la Cour de juger les "crimes d'agression" commis par la Russie.

Une demande appuyée par le procureur général d'Ukraine, Andriy Kostin pour qui "ces crimes de guerre n'auraient pas été commis si le crime d'agression n'avait pas été commis par Poutine". La CPI n'est compétente que pour les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité perpétrés en Ukraine et non pour les "crimes d'agression" de la Russie, car Moscou et Kiev ne sont pas signataires du traité de Rome instituant la Cour.

Ouganda: six hommes arrêtés pour "pratique homosexuelle"

Plusieurs centaines de personnes ont défilé pour demander à la police d'enrayer une vague de meurtres et d'enlèvements de femmes dans le pays, à Kampala, Ouganda, 30 juin 2018. (Twitter/Nicholas Bamulanzeki)

Six hommes ont été arrêtés en Ouganda pour "pratique homosexuelle", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole de la police, au lendemain des déclarations du président Yoweri Museveni qualifiant les personnes homosexuelles de "déviantes".

"Grâce à un réseau de renseignement, nous avons arrêté les six hommes pour pratique homosexuelle dans une chambre à Jinja", ville située à environ 80 km à l'est de la capitale Kampala, a déclaré James Mubi, porte-parole de la police.

"Nous avons été informés que tous les six faisaient partie d'un groupe plus large de Jinja se livrant à des activités homosexuelles et nous appelons la population à fournir à la police des informations menant à l'arrestation des autres membres du groupe", a-t-il poursuivi.

Dans une déclaration jeudi, le chef de l'Etat de 78 ans, qui dirige le pays depuis 1986, avait déclaré: "Les homosexuels sont une déviation de la norme". Il avait ajouté que "les pays occidentaux devraient arrêter de faire perdre son temps à l'humanité en tentant d'imposer leurs pratiques aux autres".

Les parlementaires de ce pays d'Afrique de l'Est où l'homosexualité est déjà illégale se préparent à voter un projet de loi, dont a été saisie une commission parlementaire début mars, qui prévoit des sanctions lourdes pour les personnes entretenant des relations homosexuelles.

Ce texte, qui suscite l'opposition d'organisations de défense des droits humains, prévoit jusqu'à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des activités homosexuelles ou se revendiquant comme LGBT+. Il doit être discuté au Parlement la semaine prochaine, avec un vote pouvant intervenir dès mardi.

Il survient à un moment où les théories conspirationnistes sur le sujet foisonnent sur les réseaux sociaux, accusant des forces internationales obscures de faire la promotion de l'homosexualité en Ouganda.

L'Ouganda a une stricte législation anti-homosexualité - un héritage des lois coloniales mais depuis l'indépendance du Royaume-Uni en 1962 il n'y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis.

En 2014, la justice ougandaise avait bloqué un projet de loi approuvé par les députés et signé par le président Museveni punissant les relations homosexuelles de la prison à vie. Ce texte avait suscité un tollé au-delà des frontières ougandaises, certains pays riches ayant suspendu leur aide après sa présentation au Parlement.

Manifestations au Soudan: au-delà des statistiques, la douleur des familles endeuillées

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Les manifestations en cours contre le régime militaire ont été réprimées par la force, plus de 100 manifestants ont été tués. À Khartoum, Henry Wilkins a rencontré la famille d'un jeune manifestant tué en février.

A Ouagadougou, le Foyer Fama plaide pour la prise en charge psychologique des déplacés internes traumatisés

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Au Burkina, l’association Femme en marche, créée en 2019 et qui a ajouté à ses activités, un volet prise en charge des personnes déplacées internes, appelé projet FAMA. L’association a ouvert ses portes à Yacouba Ouédraogo et Thierry Kaoré à Ouagadougou.

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