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Est de la RDC: au moins 7 civils tués et mutilés au nord de Goma


Cette zone avait été rendue par le M23, mais dans les faits, ils ont conservé une présence et un contrôle du trafic de personnes et de marchandises sur certains tronçons.
Cette zone avait été rendue par le M23, mais dans les faits, ils ont conservé une présence et un contrôle du trafic de personnes et de marchandises sur certains tronçons.

Au moins sept civils ont été tués et mutilés mardi près de Rumangabo, à une quarantaine de km au nord de Goma, dans l'est de la République démocratique du Congo, selon le chef de la localité et des témoins.

Alors que les combats s'intensifient ces derniers jours entre d'un côté l'armée congolaise et des milices locales et, de l'autre, les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda, sept personnes ont été retrouvées égorgées et mutilées mardi matin sur la route nationale 2, dans le territoire de Rutshuru.

Officiellement, cette zone avait été rendue par le M23 en début d'année aux troupes kényanes déployées dans le cadre d'une force d'Afrique de l'Est, censée assurer une zone tampon entre les belligérants. Dans les faits, les rebelles du M23 ont conservé une présence et un contrôle du trafic de personnes et de marchandises sur des tronçons de la RN 2 et dans des villages proches.

Dans la nuit de lundi à mardi, des individus "en tenues militaires et d'autres en tenues civiles" ont enlevé sept personnes à leurs domiciles, dont "le chef local de Bugoma (à environ 1 km de Rumangabo) et son adjoint", a déclaré à l'AFP Patrick Ntamugabumwe, chef de la localité de Rumangabo. Sous couvert d'anonymat, une autre source ajoute que les troupes de la force d'Afrique de l'Est sont arrivées mardi sur place, "ont fait leur constat" puis "demandé que les victimes soient inhumées".

Selon un habitant joint par téléphone, "la plupart des victimes sont des chefs coutumiers qui ont travaillé avec le M23". Sur X (anciennement Twitter), le "président" du M23, Bertrand Bisimwa, a accusé "les FARDC (Forces armées de la RDC) et leurs coalisés" d'avoir "massacré atrocement six civils innocents".

De son côté, le porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, a renvoyé la responsabilité sur "les terroristes M23/RDF (Rwanda Defense Force, nom de l'armée rwandaise)" les accusant d'avoir commis "un massacre sur les populations RDCongolaises (...) sous prétexte que ces dernières collaborent avec les Wazalendo (nom populaire donné aux groupes armés qui s'opposent au M23)".

Lundi, la coordination humanitaire des Nations unies (OCHA) en RDC indiquait qu'au moins 20 civils avaient été tués et plus de 30 autres blessés depuis le 1er octobre et la "résurgence de violents affrontements entre groupes armés" au Nord-Kivu.

Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a déclaré au cours d'une conférence de presse lundi soir "saluer l'action de ces compatriotes", en référence aux "jeunes" qui affrontent le M23. "Il est du devoir de chaque Congolais de défendre chaque centimètre du territoire national", a-t-il estimé, en affirmant que l'armée congolaise "respecte le cessez-le-feu".

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