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Emmanuel Karenzi Karake refuse d’être extradé vers l'Espagne


Des sympathisants du général Karake, Kigali, 24 juin 2015.
Des sympathisants du général Karake, Kigali, 24 juin 2015.

Le chef des services secrets rwandais, arrêté samedi à Londres à la demande de Madrid, a refusé d'être remis à l'Espagne, lors d'une comparution devant la justice britannique.

Le général Karake, personnalité clé du régime rwandais, avait été arrêté à l'aéroport de Heathrow samedi, en exécution d'un mandat d'arrêt émis par l'Espagne, où il est recherché pour "crimes de terrorisme".

Lors de l'audience de jeudi au tribunal de Westminster, le juge a demandé au militaire âgé de 54 ans s'il consentait à être remis à l'Espagne.

"Je n'y consens pas", a simplement répondu le général Karenzi Karake, dit "KK", vêtu d'une combinaison verte et jaune. Par conséquent, le juge a fixé l'audience d'extradition aux 29 et 30 octobre.

La Cour doit encore décider jeudi si il est maintenu en détention d'ici là ou remis en liberté.

A son entrée dans la salle, le général avait levé ses mains serrées au-dessus de sa tête, suscitant des cris d'encouragement depuis la galerie pleine à craquer où siège le public.

L'avocate Cherie Blair, la femme de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, était assise juste derrière l'avocat de M. Karake. Elle va également assurer la défense du général, a confirmé son cabinet Omnia Strategy LLP.

Le général est mis en cause en Espagne pour des "crimes de terrorisme" en lien avec la mort de neuf espagnols, qui auraient été tués notamment pour avoir aidé des réfugiés hutu. Il était auparavant poursuivi par Madrid pour des crimes plus graves mais cette partie de l'affaire a été classée fin 2014.

A l'extérieur du tribunal, un petit groupe de personnes ont manifesté pour réclamer la libération de leur "héros", brandissant des banderoles "Arrêtez d'humilier l'Afrique".

"Nous voulons qu'ils relâchent Karenzi Karake. Sa détention est injuste", a déclaré Mutesi, une Rwandaise de 24 ans. "Je ne crois pas du tout qu'il soit coupable, c'est une affaire politique", a-t-elle ajouté.

A Kigali, le président Paul Kagame a condamné "l'arrogance" et "le mépris" de l'Occident après cette arrestation.

"Ils doivent l'avoir pris par erreur pour un immigrant illégal. Ils nous traitent tous comme ils traitent les immigrants illégaux", a-t-il déclaré dans un discours devant le parlement.

Le président rwandais a également remis en question le droit du Royaume-Uni d'arrêter Karake sur la base du mandat d'arrêt espagnol.

M. Karake faisait partie du cercle très restreint des chefs militaires de haut rang du Front patriotique rwandais (FPR), ancienne rébellion majoritairement tutsi dirigée par Paul Kagame, qui a mis fin au génocide de 1994 et dirige le pays depuis lors.

Avec AFP

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