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Dialogue national inclusif tchadien: faut-il repartir à la Constitution de 1996?


Le général Mahamat Idriss Deby (en boubou blanc), chef du Conseil militaire de la transition.
Le général Mahamat Idriss Deby (en boubou blanc), chef du Conseil militaire de la transition.

Le gouvernement tchadien de transition a annoncé la date du 20 août pour la tenue du dialogue national inclusif tant attendu, alors que les pourparlers de paix de Doha, au Qatar, n’ont pas encore abouti. 

Le 20 août a été annoncé pour la tenue du dialogue national inclusif. Salibou Garba, porte-porte de la Convergence des organisations politiques, un regroupement de 17 partis d’opposition, fait remarquer que l’annonce a été faite de façon unilatérale.

"Le dialogue doit aboutir à une stabilité relativement durable. Ça veut dire qu’il faut y intégrer les politico-militaires alors que le pré-dialogue piétine à Doha. Or nous savons que le médiateur qatari ne présentera son projet d’accord que le 25 de ce mois et les signatures vont intervenir une semaine après", précise Salibou Garba. Pour lui, le temps qui reste est trop court pour tenir le dialogue à la date prévue.

Pour sa part, Ahamat Yacoub, président du Centre d’études pour le développement et la prévention de l’extrémisme, se réjouit de la convocation de cette grand-messe tant attendue par le peuple, même si Doha n’a pas encore dit son dernier mot.

"Le Tchad est otage de Doha depuis 4 mois et cela suffit: nous devons avancer, car la politique de réconciliation doit se poursuivre pendant et après le dialogue national", argumente-t-il. Il ajoute que les 16 millions de Tchadiens ont beaucoup attendu et ils ne vont pas continuer à attendre indéfiniment les conclusions des pourparlers de Doha.

Désiré́ Mbairamadji, porte-parole de la synergie nationale du peuple disant NON à la prolongation de la transition.
Désiré́ Mbairamadji, porte-parole de la synergie nationale du peuple disant NON à la prolongation de la transition.

Désiré Mbairamadji de la Synergie du peuple disant non à la prolongation de la transition se dit pessimiste et met en garde le Conseil militaire de la transition, l'organe qui dirige le pays depuis la mort du président Idriss Deby Itno en 2021.

Pour lui, la transition doit prendre officiellement fin d’ici le 20 octobre. "Ils ont les armes, mais nous allons revendiquer notre pouvoir à travers la rue parce que le pouvoir appartient au peuple et non aux militaires", avertit M. Mbairamadji.

Ramener la Constitution de 1996?

L’activiste Rassou Gagué ne croît pas à ce dialogue qui, à ses yeux, va engloutir beaucoup d’argent pour rien. Il propose comme solution de ramener la loi fondamentale de 1996.

"Après le décès de l’ancien président, je leur ai dit de ramener la Constitution de 1996 et amnistier les rebelles. Ils ont pris les armes parce que l’ancien président avait fait sauter le verrou du mandat présidentiel. Et dès qu’on a ramené la Constitution de 1996, personne ne va se rebeller. Ceux qui cherchent le pouvoir vont le faire par les urnes et le problème sera réglé", explique-t-il.

Entre temps à Doha, trois groupes rebelles et alliés tchadiens dénoncent les tentatives répétées de la délégation gouvernementales de se substituer au médiateur par des manœuvres qui, pour eux, visent à perturber la sérénité des négociations. Ils ont suspendu leur participation afin, disent-ils, de permettre au médiateur de créer un environnement propice à la reprise des discussions.

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