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Des professeurs d'université au Soudan manifestent contre le pouvoir


Des journalistes soudanais manifestent contre les restrictions des libertés de la presse à Khartoum, au Soudan, le 15 novembre 2017.
Des journalistes soudanais manifestent contre les restrictions des libertés de la presse à Khartoum, au Soudan, le 15 novembre 2017.

Près de 300 enseignants et conférenciers de l'Université de Khartoum ont manifesté mercredi sur le campus de cet établissement pour protester contre le pouvoir d'Omar el-Béchir, a affirmé un porte-parole de ce groupe.

Les manifestations déclenchées le 19 décembre par la décision du gouvernement de tripler le prix du pain se sont transformées en mouvement de contestation contre le président Béchir, au pouvoir depuis un coup d'Etat soutenu par les islamistes en 1989.

Trente personnes sont mortes depuis le début des protestations, selon un bilan officiel. Des ONG évoquent toutefois plus de 40 morts.

"Plus de 300 professeurs et conférenciers de l'université (de Khartoum) ont organisé un rassemblement aujourd'hui sur le campus", a affirmé à l'AFP Mamduh el-Hassan, porte-parole du groupe de manifestants.

Il a précisé que 531 employés de l'établissement avaient signé une pétition intitulée "Initiative des Professeurs de l'Université de Khartoum", qui présente une série de demandes.

"La principale demande est qu'un gouvernement de transition soit formé au Soudan", a expliqué M. Hassan, ce qu'exigent déjà de nombreux manifestants appelant depuis plus d'un mois à la démission du président Béchir qui dirige le pays d'une main de fer.

L'Université de Khartoum, la plus vieille du pays, a souvent pris la tête de manifestations antigouvernementales par le passé, mais l'actuel mouvement de contestation est jusque-là menée par l'Association des professionnels soudanais, qui regroupe enseignants, médecins et ingénieurs.

Selon des analystes, cette contestation constitue le plus grand défi auquel est confronté M. Béchir depuis son accession au pouvoir il y a trois décennies.

Mardi, le chef du puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) a ordonné la libération de toutes les personnes détenues depuis le début de la contestation.

D'après des ONG de défense des droits humains, plus de 1.000 manifestants, leaders de l'opposition, militants et journalistes ont été détenus par le NISS, organe qui mène la répression depuis le début des manifestations.

Depuis des années, les Soudanais font face à des difficultés économiques croissantes.

Le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et plusieurs villes souffrent de pénuries de pain et de carburant.

Avec AFP

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