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Des manifestants anti-dialogue condamnés sans leurs avocats à Lubumbashi


La police antiémeute disperse des manifestants à Lubumbashi, la capitale de la province du Katanga, 13 mai 2016
La police antiémeute disperse des manifestants à Lubumbashi, la capitale de la province du Katanga, 13 mai 2016

Onze militants d'opposition, arrêtés pour une manifestation contre le "dialogue national" voulu par le président Joseph Kabila, ont été condamnés mercredi par un tribunal de Lubumbashi, au sud-est de la République démocratique du Congo, sans être assistés de leurs avocats.

Les condamnations ont été prononcées en l'absence des avocats de la défense, qui avaient décidé de quitter la salle d'audience, après "la récusation des juges" par l'un des accusés.

"C'est une honte, il y a une main noire politique", a déclaré à l'AFP Me Désiré Kasakula, l'un des avocats de la défense, pour qui "les décisions de ce procès-marathon ont été dictées au téléphone".

"Sur 18 personnes poursuivies, deux sont condamnées à sept ans de prison ferme, neuf à cinq ans de prison, six ont été acquittées et un mineur a été remis à son juge naturel", a résumé Likiriye Matabaro, président du tribunal de grande instance de Lubumbashi.

Convoqué fin novembre 2015 par le président Joseph Kabila, le "dialogue national", censé conduire à la tenue d'"élections apaisées", commence jeudi à Kinshasa.

Parmi les condamnés, le bourgmestre adjoint de l'arrondissement contestataire de la Kenya à Lubumbashi, où la police et des militants du Rassemblement, une coalition d'opposition réunie autour de l'opposant historique Etienne Tshisekedi, s'étaient affrontés à coups de gaz lacrymogène et de jets de pierre en début de semaine.

Le Rassemblement a réitéré son "refus" de prendre part au "dialogue national" considéré comme un "piège" tendu par M. Kabila, à qui la Constitution interdit de se représenter à la présidentielle censée avoir lieu avant la fin de l'année, mais devenue hautement improbable.

Le mandat de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, se termine le 20 décembre. L'opposition le soupçonne de manœuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle.

Avec AFP

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