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Dennis Rodman retourne à Pyongyang


Dennis Rodman a l’aéroport de Pékin avant de s'envoler pour Pyongyang, le 13 juin 2017
Dennis Rodman a l’aéroport de Pékin avant de s'envoler pour Pyongyang, le 13 juin 2017

L'ancienne vedette du basket américain était attendu mardi à Pyongyang pour un nouvel épisode de la très controversée "diplomatie du basket" du sulfureux sportif à la retraite.

Connu autant pour ses excentricités, ses tatouages et ses coupes de cheveux multicolores que pour ses cinq titres en NBA, Dennis Rodman avait été très critiqué aux Etats-Unis après s'être rendu plusieurs fois en Corée du Nord, en 2013 et 2014, avec d'autres anciennes stars du championnat nord-américain de basket.

Coiffé d'une casquette de baseball, lunettes de soleil sur le nez, le quinquagénaire aux multiples piercings a été photographié à l'aéroport de Pékin avant d'embarquer sur un vol pour Pyongyang.

Il arborait un t-shirt noir flanqué du logo de PotCoin, une crypto-monnaie utilisée dans le commerce légalisé du cannabis. L'ancien partenaire de Michael Jordan aux Chicago Bulls a posté sur Twitter un selfie où il souriait en agitant son billet de la compagnie nord-coréenne Air Koryo. "

De retour en Corée du Nord", a-t-il tweeté, en remerciant la société PotCoin parrainant ce voyage. L'avion transportant l'ex-basketteur de 56 ans a décollé de Pékin en direction de Pyongyang, après une agitation provoquée par Rodman dans l'aéroport de la capitale chinoise, où il était suivi dans le hall des départs par une meute de journalistes.

L'ancienne vedette de NBA devenue une tête de gondole pour des marques de vodka ou des sites internet de jeu, surnommé "The Worm" (Le Ver), a déjà réalisé au moins quatre visites à Pyongyang, dont la dernière en 2014.

Il s'était alors attiré une avalanche de critiques pour avoir chanté "Bon anniversaire" à son "ami pour la vie", le dirigeant Kim Jong-Un.

Ce voyage intervient dans un contexte tendu sur la péninsule, en raison de l'accélération des programmes balistique et nucléaire de Pyongyang, à laquelle le nouveau président américain Donal Trump a menacé de riposter par la force militaire.

Un responsable de l'administration Trump a affirmé sur Fox News que M. Rodman effectuait ce voyage "à titre privé". Dennis Rodman demeure un des rares Occidentaux à avoir rencontré Kim Jong-Un, qui a succédé fin 2011 à son père Kim Jong-Il.

On ignore dans l'immédiat si l'ancienne vedette des Pistons de Detroit et des Spurs de San Antonio rencontrera Kim Jong-Un, qui passe lui-même pour un passionné de basket, et particulièrement des Bulls.

La star américaine, considérée comme l'un des meilleurs défenseurs de l'histoire du basket, avait notamment effectué en 2013 une visite en Corée du Nord au cours de laquelle un match de basket avait été disputé entre une équipe nord-coréenne et une formation américaine composée en partie de joueurs des Harlem Globetrotters.

Sur les images de cette rencontre, on y voyait Rodman applaudissant et riant à côté d'un Kim Jong-Un visiblement aux anges. Le basketteur avait créé la polémique lors d'une autre visite en Corée du Nord en 2014 en laissant entendre que le missionnaire américain Kenneth Bae, détenu dans ce pays et que le Département d'Etat tentait de faire libérer, pouvait être coupable.

Il avait ensuite présenté ses excuses. Ces voyages ont causé de vives controverses aux Etats-Unis, où certains accusaient les joueurs de sympathiser avec le dirigeant d'un régime totalitaire.

Soutien déclaré de Donald Trump lors de la dernière présidentielle, Dennis Rodman connaît également l'actuel président américain pour avoir participé, quand ce dernier était animateur de téléréalité, à son émission "The Celebrity Apprentice".

Politico avait rapporté en 2013 que Donald Trump avait qualifié Rodman d'"intelligent" pour son voyage en Corée du Nord. Pour autant, Daniel Pinkston, professeur à la Troy University, a estimé que contrairement à certaines spéculations de médias américains, Dennis Rodman n'effectuait pas à Pyongyang une mission de diplomatie parallèle pour la Maison blanche.

"Je ne pense pas que cela en soit une, mais Dennis connaît Trump et il connaît Kim", a-t-il dit. "Ce n'est pas quelque chose d'organisé dans lequel la Maison blanche, le département d'Etat lui diraient: +Porte cette enveloppe, dis telle chose+".

Avec AFP

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