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Les maires béninois ne contrôleront plus leurs budgets


Patrice Talon sortant de la rencontre de présentation des réformes sur la décentralisation. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Patrice Talon sortant de la rencontre de présentation des réformes sur la décentralisation. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

Au Bénin, une nouvelle phase s’annonce pour la décentralisation: les maires des communes perdent la gestion des finances. 

Après les réformes politiques et institutionnelles au niveau de l’Etat central, c’est le tour des collectivités locales. Le président béninois Patrice Talon s’attaque à la décentralisation avec un projet de modernisation qui va bousculer les habitudes au niveau des communes.

Le président Talon, au pouvoir depuis 2016, a défendu son projet devant maires et préfets réunis à Cotonou à cet effet. Point crucial de la réforme: le retrait de la gestion financière aux maires des communes.

"Si on n'améliore pas la gouvernance locale, nous ne pourrons pas progresser dans la gouvernance centrale", a soutenu le chef de l'État.​ "Soyons sincères: la façon dont nos communes sont gérées aujourd'hui est-elle suffisamment satisfaisante pour qu'on donne aux maires tous les pouvoirs? Je refuse de laisser une telle chose se produire​", a-t-il poursuivi.​

Le ministre de la Décentralisation, Raphaël Akotegnon, est allé encore plus loin: "il était nécessaire de changer la donne parce qu'en 20 ans la décentralisation a créé plus de torts que de bien au développement local".

Un comité de recherches et d'études mis en place pour se pencher sur la question a présenté ses propositions après trois mois.

Rapahël Akotegnon, ministre de la décentralisation. (VOA/Ginette Fleure Adandé)
Rapahël Akotegnon, ministre de la décentralisation. (VOA/Ginette Fleure Adandé)

"La réforme est nécessaire et s'impose"

La réforme envisagée par le gouvernement est innovante et pertinente, selon David Irédé Kaba, expert en décentralisation.

"Il s'agit premièrement de séparer les fonctions politiques de celles administratives et techniques pour améliorer non seulement la reddition des comptes, mais également pour lutter contre l'impunité", dit-il. Et d'ajouter: "La réforme est nécessaire et s'impose. On n'a pas le choix ".

La réforme ne change pas les compétences des communes. Toutefois, il faudra s’attendre à une redistribution des compétences et un dimensionnement des services communaux selon les statuts.

Certains spécialistes plaident pour la nécessité d’un dialogue entre les différents acteurs politiques, afin que ces nouvelles réformes n'en rajoutent pas à la situation politique déjà tendue au Bénin.

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