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Décès de l'ancien président chinois Jiang Zemin


ARCHIVES - Le président chinois de l'époque, Jiang Zemin, prononce son discours lors de la cérémonie de rétrocession de Hong Kong à la Chine, le 1er juillet 1997 à minuit.
ARCHIVES - Le président chinois de l'époque, Jiang Zemin, prononce son discours lors de la cérémonie de rétrocession de Hong Kong à la Chine, le 1er juillet 1997 à minuit.

C'est sous son ère que la Chine est entrée en 2001 dans l'Organisation mondiale du commerce, l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2008, et que la population a enregistré une hausse historique de son niveau de vie.

L'ex-président chinois Jiang Zemin, qui avait dirigé son pays dans une ère de profonds bouleversements de 1989 jusqu'au début des années 2000, est décédé mercredi à l'âge de 96 ans, a annoncé l'agence d'Etat Chine Nouvelle.

Il était arrivé au pouvoir au lendemain de la répression des manifestations de la place Tiananmen de Pékin et avait accompagné la transformation de la nation la plus peuplée du monde en une puissance mondiale.

"Jiang Zemin est décédé de leucémie et d'une défaillance de plusieurs organes à Shanghai à 12H13 (mercredi) 30 novembre 2022, à l'âge de 96 ans", a annoncé Chine Nouvelle.

Quand Jiang Zemin a officiellement été désigné en 1989 par l'ex-dirigeant Deng Xiaoping comme son successeur, la Chine n'en était qu'aux prémices de sa modernisation économique.

Lorsque M. Jiang a quitté ses fonctions de président en 2003, la Chine était devenue membre de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), avait remporté l'organisation des Jeux olympiques de Pékin 2008 et était en passe de devenir une superpuissance.

Ancien maire et chef du Parti communiste à Shanghai, Jiang Zemin a continué, avec un cercle de dirigeants proches, d'exercer une influence sur la vie politique chinoise même après sa retraite officielle, selon des analystes.

Ingénieur de formation

Cet ingénieur en électricité de formation, amoureux de musique classique et pianiste amateur selon sa biographie officielle, aura fait de son pays un poids lourd commercial, militaire et politique.

La population aimait à se moquer avec bienveillance de ce dirigeant connu pour son franc-parler, sa démarche étriquée et ses nombreuses expressions faciales.

Sans que l'homme ne change rien en apparence à sa personnalité et à son style de travail, ses célèbres lunettes un peu démodées ont fait le tour de la Chine et du monde.

Considéré en 1989 comme un dirigeant de transition par les observateurs, l'ancien patron du Parti communiste à Shanghai en a surpris plus d'un en restant 13 années à la tête du parti (1989-2002) et 10 ans au sommet de l'Etat (1993-2003), sans ouvertement s'attirer d'ennemis ou de concurrents sérieux.

Ce père de deux fils, qui n'hésitait pas à danser la valse ou à pousser la chansonnette devant les caméras lors de ses voyages à l'étranger, a symbolisé la réussite d'un pays de plus en plus respecté de par le monde, tant sur le plan économique que diplomatique.

Architecte de la Chine moderne

Jiang Zemin occupait le coeur de "la troisième génération" des dirigeants de la République populaire, après le fondateur Mao Tsé-toung et le réformiste Deng Xiaoping.

M. Deng l'appellera au pouvoir en juin 1989, impressionné par la maîtrise avec laquelle Jiang Zemin venait de mettre fin pacifiquement aux manifestations dans sa ville de Shanghai, sans verser le sang comme à Pékin.

C'est sous son ère que la Chine, traitée en paria dans les années qui ont suivi la répression, est entrée en 2001 dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC), obtenant la même année l'organisation des Jeux olympiques d'été de 2008, et que la population a enregistré une hausse historique de son niveau de vie.

Sous sa direction, l'ouverture de la Chine s'est accélérée, les réformes économiques ont été approfondies... et le Parti communiste est resté au pouvoir.

Echaudé par les manifestations de 1989, Jiang Zemin a soigneusement évité tout assouplissement politique, promettant ainsi en 1998 de "tuer dans l'oeuf les facteurs de déstabilisation".

Les médias sont restés étroitement sous la coupe du parti au pouvoir, tandis que les dissidents écopaient de lourdes peines de prison avant d'être, pour les plus chanceux, envoyés en exil.

La secte Falun Gong, qui défie le pouvoir en organisant une manifestation silencieuse devant le siège du gouvernement en 1999, fera l'objet d'une dure répression.

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