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Début du procès à la CPI d'un ex-chef rebelle centrafricain


Des juges de la CPI à l'ouverture du procès de Mahamat Saïd à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 septembre 2022.
Des juges de la CPI à l'ouverture du procès de Mahamat Saïd à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 septembre 2022.

L'accusé, Mahamat Saïd, a plaidé non coupable. Deux autres responsables présumés d'une milice rivale sont aussi en détention à la CPI.

Un haut dirigeant présumé d'un groupe rebelle centrafricain majoritairement musulman qui avait chassé du pouvoir le président François Bozize en 2013 a plaidé non coupable lundi de sept chefs d'accusation de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité devant la Cour pénale internationale.

Un porte-parole de la Cour a déclaré que l'ouverture du procès de Mahamat Saïd, 52 ans, marque la fin d'une longue attente de justice pour les victimes en République centrafricaine.

Après qu'un officier de justice a lu les chefs d'accusation, notamment la torture, l'emprisonnement illégal et la persécution, Said a déclaré à un panel de trois juges : "J'ai tout écouté et je plaide non coupable".

Mahamat Saïd à l'ouverture de son procès à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 septembre 2022.
Mahamat Saïd à l'ouverture de son procès à La Haye, aux Pays-Bas, le 26 septembre 2022.

Il est accusé d'avoir dirigé un centre de détention dans la capitale centrafricaine, Bangui, appelé Office central de répression du banditisme, d'avril à août 2013, où lui et des dizaines de rebelles de la Seleka auraient détenu des prisonniers perçus comme des partisans de l'ex-président François Bozize dans des conditions inhumaines. Ils les auraient soumis à la torture et à des interrogatoires brutaux, notamment en les fouettant et en les frappant avec des matraques et des crosses de fusil, selon l'accusation.

Pour le procureur général de la CPI, le Britannique Karim Khan, Mahamat Saïd n'était "pas un spectateur passif" des crimes subis par les victimes, mais un participant actif. "Il savait exactement ce qu'il avait prévu pour eux, quel cauchemar les attendait sous son contrôle et sa garde", a lancé le procureur.

Le procureur de la CPI, Karim Khan (au centre), à La Haye, le 26 septembre 2022.
Le procureur de la CPI, Karim Khan (au centre), à La Haye, le 26 septembre 2022.

Seleka contre anti-balaka

Les faits qui lui sont reprochés remontent à l'époque des combats qui ont eu lieu à Bangui en 2013 entre les rebelles de la Seleka et une milice principalement chrétienne appelée les anti-balaka. Ces combats ont fait des milliers de morts et déplacé des centaines de milliers de civils.

Le tribunal de La Haye a également placé en détention deux commandants présumés des anti-balaka, Alfred Yekatom et Patrice-Edouard Ngaïssona, qui sont jugés ensemble.

"Pendant dix mois horribles, la Seleka a dirigé Bangui", a déclaré Khan. "Dire qu'ils ont gouverné serait un abus de langage. Ils ont gouverné par le diktat, par la peur, par la terreur", a-t-il ajouté.

Selon le procureur, les témoins dans l'affaire incluent des survivants et des personnes qui ont assisté aux tortures, y compris des anciens collaborateurs de Mahamat Saïd.

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