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Les évêques catholiques suspendent leur participation au dialogue en RDC


Manifestations violentes à Kinshasa, 20 septembre 2019.
Manifestations violentes à Kinshasa, 20 septembre 2019.

La Conférence épiscopale nationale de la RDC avance comme motif la situation chaotique qui prévaut dans le pays depuis deux jours, avec des violences meurtrières liées à la non-convocation de l’électorat pour le scrutin présidentiel à la date du 19 septembre comme prévue par la Constitution. Entre-temps des mises en garde contre l’escalade de la violence sont lancées, notamment par l’envoyé spécial américain pour la région des Grands lacs, Thomas Perrielo.

"En solidarité avec les familles éprouvées et le peuple congolais, la Cenco suspend sa participation au dialogue pour faire le deuil et chercher un consensus large", indique le secrétaire général de la Cenco, l’abbé Donatien Nshole.

"Le sang de nos frères versé pour le respecter de la constitution est une interpellation. Cela ne doit pas nous laisser indifférents. Ça constitue un signe de temps", explique le prélat.

Les violences commencées la veille se sont poursuivies mardi à Kinshasa et dans d’autres villes du pays.

Le gouvernement parlait lundi de 17 morts mais l’opposition et les organisations non-gouvernementales évoquaient plus d’une cinquantaine de personnes tuées.

Mardi, les sièges des partis politiques de l’opposition ont été incendiés. Lundi, le tour était plutôt à ceux du pouvoir.

Le bureau du facilitateur du dialogue a annoncé le report de la clôture des travaux à vendredi prochain. Ces assises qui se tiennent depuis près de trois semaines déjà dans le but d’apaiser les esprits sont boycottées par la majeure partie de l’opposition

Mardi, plusieurs participants ont suspendu leur participation à ces assises dont l’accord final bute à la fixation de la date de l’élection.

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Dans l’annonce de leur suspension les évêques catholiques exigent que l’accord reprenne une déclaration claire sur la non-représentation du président Joseph Kabila à la prochaine présidentielle comme l’exige la Constitution.

"La Cenco rappelle, par respect de la Constitution et du cadre constitutionnel, que tout accord politique à convenir doit tenir compte de certains fondamentaux dont le fait que ce soit clairement établi et stipulé que l’actuel président ne sera pas candidat à la prochaine présidentielle et cela doit être dit dans l’accord", souligne l’abbé Nshole.

"Les dates des scrutins doivent être clairement définies, le plan de décaissement doit également être fixé dans cet accord et le comité de mise en œuvre doit aussi être fixée ", déclare la Cenco.

Le dialogue en cours achoppe justement sur ces points. Le pouvoir tient à ce que la fixation de la date des élections reste la prérogative de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), laquelle a saisi lundi la Cour constitutionnelle pour officiellement demander le report des élections. La Ceni évoque la nécessité de reconstruire le fichier électoral dont les opérations d’enrôlement d’électeurs démarrées fin juillet devraient s’étendre sur 16 mois.

Mise en garde contre l'escalade de la violence

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L’envoyé spécial des américain pour la région des Grands lacs, Thomas Perrielo, a, depuis New York, lancé un appel à la retenue, réitérant la mise en garde de Washington le week-end contre le recours à la violence et à l’incitation à la violence. Les auteurs seront tenus pour responsables, a-t-il rappelé.

La crise actuelle était évitable si le gouvernement congolais avait tenu à organiser les élections dans le temps et avait tout fait pour que la résolution de la situation soit plus inclusive, a prévenu M. Perrielo.

L’émissaire américain a, à l’occasion, déploré les menaces qu’il a subies deux jours plutôt de la part des membres de la majorité présidentielle, à l’aéroport international de N’Djili. Il les a qualifiées d’incident diplomatique.

"Nous le prenons très au sérieux", a-t-il affirmé. "Ce n’est pas une façon positive d’aborder la question et nous savons comment nous en tenir la prochaine fois", a-t-il indiqué.

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