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Coup de balai à la tête des entreprises publiques gangrenées par la "corruption" en Afrique du Sud


Des jeunes devant une boutique de fortune à Soweto, Johannesburg, Afrique du Sud, le 8 juin 2013
Des jeunes devant une boutique de fortune à Soweto, Johannesburg, Afrique du Sud, le 8 juin 2013

Le gouvernement du président sud-africain Cyril Ramaphosa a entériné jeudi des changements à la direction de plusieurs entreprises publiques, profondément endettées et gangrenées par une "corruption généralisée".

"Actuellement, un nombre d'entreprises publiques connaissent des problèmes financiers, opérationnels et de gouvernance", a déclaré le ministre des Entreprises publiques, Pravin Gordhan, lors d'une conférence de presse au Cap (sud-ouest).

"Cela a des retombées négatives sur l'économie", a-t-il estimé.

"Les mauvais résultats de ces sociétés sont la conséquence d'une corruption généralisée et d'une mauvaise gestion", a-t-il estimé, se disant "déterminé à inverser la situation".

>> Lire aussi : Ramaphosa reconnaît le "manque de progrès" réalisés dans la réforme agraire en Afrique du Sud

Le gouvernement a ainsi confirmé la nomination de Phakamani Hadebe comme PDG du géant public de l'électricité Eskom, poste qu'il occupait à titre provisoire depuis quelques mois.

La compagnie nationale, au bord de la faillite, est devenue le symbole de la "capture de l'Etat" reprochée à l'ancien président Jacob Zuma, au coeur de multiples scandales de corruption.

Le gouvernement a également annoncé la nomination d'un nouveau conseil d'administration chez l'armurier public Denel, le géant des transports Transnet et la compagnie aérienne SA Express Airways.

Cette dernière a notamment conclu un contrat douteux de 5,7 millions de rands (3,9 millions d'euros) avec la société Trillian, liée à la famille Gupta, au coeur des affaires de corruption impliquant l'ancien président.

En février dernier, M. Zuma a été contraint de démissionner sous la pression de son parti, le Congrès national africain (ANC), inquiet de l'impact électoral des accusations qui le visent.

>> Lire aussi : Jacob Zuma démissionne

Son successeur à la tête de l'ANC et du pays, Cyril Ramaphosa, a promis de nettoyer l'Afrique du Sud de la corruption.

M. Gordhan a par ailleurs annoncé jeudi la fusion des compagnies aériennes South African Airways, en proie depuis des années à de sérieuses difficultés financières, SA Express et Mango afin notamment de "rationaliser leurs destinations".

Hasard du calendrier, les 21 avions de SA Express, qui assurent des liaisons nationales et régionales, ont été cloués au sol jeudi, sur décision de l'Autorité sud-africaine de l'aviation civile (Sacaa).

A plusieurs reprises, la compagnie aérienne n'a pas respecté certaines règles, posant de "graves risques en terme de sécurité", a expliqué la Sacaa dans un communiqué.

Le 11 mai, deux avions de SA Express avaient dû se poser d'urgence, selon le journal Mail & Guardian.

En effectuant des changements à la direction d'entreprises publiques, le président Ramaphosa entend lancer un signal fort aux investisseurs et aux agences de notation, qui avaient dégradé l'an dernier la note de l'Afrique du Sud.

Le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), a salué jeudi "la rapidité" avec laquelle le ministre des Entreprises publiques était intervenu, appelant cependant à modifier "totalement la stratégie" de gestion de ces entités.

Avec AFP

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